Iran: le chef d’un groupe terroriste basé aux Etats-Unis mis en détention
Par AlAhed avec AFP
L'Iran a annoncé ce samedi avoir placé en détention le chef d'un groupe accusé par la République islamique d'être derrière un attentat meurtrier perpétré dans une mosquée du sud du pays en 2008. Peu de détails ont été fournis sur les circonstances ayant mené à l'incarcération de Jamshid Sharmahd, comme la date ou encore le pays où les forces iraniennes l'ont trouvé.
«Jamshid Sharmahd, chef du groupe terroriste Tondar [basé] aux Etats-Unis (...), est désormais entre les mains» des agents des services de renseignements iraniens, a indiqué samedi le ministère des Renseignements dans un communiqué, cité par la télévision d'Etat. Il «dirigeait des opérations armées et de sabotage en Iran», a précisé le ministère.
Selon le communiqué, l'individu avait «conçu et organisé» un attentat meurtrier contre une mosquée à Chiraz (sud) qui avait fait 14 morts et quelque 200 blessés en 2008. Il prévoyait en outre de mener plusieurs «grandes opérations», comme faire exploser le barrage de Sivand à Shiraz ou le sanctuaire du fondateur de la République islamique, l'imam Khomeiny, lors d'une cérémonie publique à Téhéran, selon la même source.
Renverser la République islamique
Tondar («tonnerre» en persan), connu aussi sous le nom d'Association monarchiste d'Iran, est un groupe visant à renverser la République islamique. Selon son site internet, Sharmahd, né à Téhéran en 1955, a grandi dans une famille irano-allemande avant d'aller vivre en 2003 aux Etats-Unis où il s'est illustré par ses déclarations hostiles à la République islamique et à l'islam, sur des chaînes satellitaires en persan.
En 2009, l'Iran avait exécuté trois hommes reconnus coupables de l'attentat de Chiraz, affirmant qu'ils avaient des liens avec un groupe monarchiste de l'opposition basé à l'étranger et prenait leurs ordres d'un agent iranien de la CIA installé aux Etats-Unis dénommé «Jamshid».
L'Iran avait également exécuté en 2010 deux autres membres présumés du groupe, qui avaient «avoué avoir obtenu des explosifs et projeté d'assassiner des responsables». En octobre, les autorités iraniennes avaient annoncé avoir mis en détention un autre opposant autrefois exilé en France, Rouhollah Zam, là encore sans donner de détails. Cet homme, accusé d'avoir joué un rôle actif dans les manifestations contre le pouvoir en 2017-2018, a été condamné à mort fin juin pour «corruption sur terre».