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Coronavirus: le choc s’étend, l’économie plonge dans le rouge de par le monde

Coronavirus: le choc s’étend, l’économie plonge dans le rouge de par le monde
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Par AlAhed avec AFP

Au moment où le Covid-19 fait plus de 660 000 morts à travers la planète, la récession économique s'installe dans plusieurs pays du monde, enregistrant des pertes record partout.

Les États-Unis, qui a franchi mercredi 29 juillet le cap des 150.000 morts, s’apprête à publier jeudi la première estimation de l'administration Trump, et le chiffre s'annonce vertigineux: entre -35%, selon un consensus d'analystes, et -37%, selon le Fonds monétaire international (FMI).

États-Unis: le PIB devrait chuter de 35% le 2ème trimestre

Quelle qu'elle soit, il s'agira «de loin (de) la plus forte des baisses trimestrielles, qui remontent à 1947», selon Ben Herzon, économiste pour le cabinet IHS Markit, qui table sur une baisse de 35,3% dans la première puissance mondiale.

À titre de comparaison, «le pire trimestre de la Grande Récession a été le quatrième trimestre de 2008, lorsque le PIB réel s'est contracté de 8,4% en rythme annuel», a-t-il ajouté.

«Cette pandémie est le plus grand choc pour l'économie américaine de mémoire humaine», a souligné mercredi 29 juillet le président de la Banque centrale américaine (Fed) Jerome Powell.

«Du plus bas niveau de chômage en 50 ans au plus haut niveau depuis 90 ans, et cela en deux mois», a-t-il encore relevé.

Allemagne: recul du PIB estimé à 10% au deuxième trimestre

Du jamais vu: le recul du PIB allemand au deuxième trimestre dévoilé jeudi devrait approcher les 10%, la pandémie ayant entraîné le pays dans sa pire récession depuis l'après-guerre, même si la reprise se profile déjà.

Dans leurs prévisions, les principaux instituts économiques allemands évaluent à 9,8% la contraction du PIB de la première économie européenne d'avril à juin, un niveau inédit depuis le début des recensements trimestriels, en 1970.

Cette chute, presque deux fois plus importante qu'au plus fort de la crise financière de 2008/2009, plonge le pays dans la «pire récession de l'histoire de la République allemande», selon le ministre de l'Économie Peter Altmaier.

Italie: un «flux exceptionnel de migrants économiques»

La crise sanitaire et économique liée au nouveau coronavirus «engendre un flux exceptionnel de migrants économiques», a estimé mercredi le ministère italien de l'Intérieur dans un communiqué.

Nombre d'entre eux débarquent sur l'île touristique de Lampedusa, sous les yeux des baigneurs en vacances.

«Les débarquements autonomes sur les côtes italiennes se sont plus que multipliés en très peu de temps», note le ministère, en faisant référence aux petits bateaux qui traversent la Méditerranée depuis les côtes d'Afrique du Nord sans être interceptés.

France: Renault affiche une perte record

En France voisine, le constructeur automobile Renault a subi au premier semestre la perte nette la plus lourde de son histoire, à 7,3 milliards d'euros, plombé par son partenaire japonais Nissan et la crise sanitaire, a-t-il annoncé jeudi dans un communiqué.

Le groupe, déjà en difficulté avant la pandémie de coronavirus, et qui avait annoncé fin mai 15.000 suppressions d'emplois dans le monde (dont 4.600 en France), a indiqué qu'il renonçait à toute prévision de résultat financier pour 2020 face aux incertitudes liées à la pandémie de Covid-19.

«La situation est sans précédent, elle n'est pas sans appel», a commenté le nouveau directeur général, Luca de Meo, qui a pris ses fonctions au début du mois. «J'ai toute confiance en la capacité du groupe à rebondir», a-t-il ajouté, cité dans le communiqué. «La crise sanitaire que nous vivons actuellement a fortement impacté les résultats du groupe sur le premier semestre et est venue s'ajouter à nos difficultés préexistantes», a expliqué la directrice générale adjointe Clotilde Delbos.

La perte historique s'explique principalement par la contribution du constructeur automobile Nissan, dont Renault possède 43% du capital. Cette participation a pénalisé le groupe au losange à hauteur de 4,8 milliards d'euros. Renault (qui regroupe aussi les marques Dacia, Lada, Alpine et Samsung Motors) souffre de surcapacités de production au niveau mondial. Il a été particulièrement frappé par la chute du marché liée à la crise sanitaire.

Le chiffre d'affaires a plongé de 34,3% sur les six premiers mois de l'année, à 18,4 milliards d'euros. La marge opérationnelle est tombée nettement dans le rouge, à -1,2 milliard d'euros. Renault estime à 1,8 milliard l'impact négatif de la crise sanitaire. Cette marge était positive de 1,7 milliard d'euros au premier semestre 2019.

De même pour Airbus

Dans le même contexte, Airbus a annoncé jeudi avoir subi une perte nette de 1,9 milliard d'euros au premier semestre, reflétant la baisse par deux de ses livraisons d'avions sur la période marquée par l'impact de la crise du coronavirus.

«L'impact de la pandémie de Covid-19 sur nos finances est maintenant très visible sur le deuxième trimestre, avec les livraisons d'avions commerciaux divisées par deux par rapport à l'année dernière», observe le président exécutif d'Airbus Guillaume Faury, cité dans un communiqué.

L’avionneur européen a livré 196 avions sur les six premiers mois de l'année, soit moitié moins qu'au premier semestre 2019, les compagnies aériennes, mises à genoux par l'effondrement du trafic, cherchant à repousser leurs livraisons ou étant dans l'incapacité de les réceptionner en raison des fermetures de frontières.

Airbus a enregistré un chiffre d'affaires en chute de 39% sur le semestre (-55% au deuxième trimestre), à 18,9 milliards d'euros et une perte opérationnelle de 1,6 milliard d'euros, pâtissant notamment d'une charge de 332 millions d'euros liée à la fin du programme du gros-porteur A380 en 2021. Le groupe a en outre enregistré 900 millions d'euros de charge sur son résultat opérationnel à cause du Covid-19.

«Notre ambition est de ne pas consommer de liquidités» au second semestre 2020, affirme Guillaume. «Nous sommes confrontés à une situation difficile et l'incertitude demeure, mais grâce aux décisions que nous avons prises, nous pensons être bien placés pour traverser cette période difficile dans notre secteur», ajoute-t-il.

Airbus a notamment annoncé qu'il allait supprimer 15.000 postes dans le monde, soit 11% de ses effectifs, dont 5.000 en France. Il estime la provision nécessaire pour financer ces mesures sociales entre 1,2 et 1,6 milliard d'euros. En raison d'une «visibilité limitée», notamment sur la reprise des livraisons, le groupe renonce à émettre des prévisions pour 2020.

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