Coronavirus: 80.000 morts au Brésil, espoir prudent pour deux projets de vaccins
Par AlAhed avec AFP
L'«accélération» de l'épidémie en Afrique, un continent jusqu'à présent relativement épargné, «préoccupe» l'Organisation mondiale de la santé (OMS), tandis que les résultats de deux projets de vaccins apportaient une prudente note d'optimisme face à l'épidémie de coronavirus qui a franchi la barre des 80.000 morts au Brésil.
La situation sanitaire en Afrique suscite l'inquiétude. Certes, avec plus de 15.000 morts, le continent est le deuxième le moins endeuillé par cette maladie avec l'Océanie.
Mais pour l'OMS, l'Afrique du Sud, qui a dépassé à elle seule dimanche les 5.000 décès, «risque d'être un précurseur de ce qui va se passer dans le reste de l'Afrique», a dit un responsable de l'agence onusienne lundi.
«Je suis très préoccupé par le fait que nous commençons à voir une accélération de la maladie en Afrique et nous devons tous prendre cela très au sérieux et faire preuve de solidarité», a déclaré le responsable des situations d'urgences sanitaires de l'OMS, Michael Ryan.
Flambée infectieuse en Floride
L'épidémie qui a fait selon le dernier décompte de l'AFP au moins 606.605 morts et contaminé plus de 14.528.490 personnes, continue de progresser.
Aux Etats-Unis, plus de 60.000 nouveaux cas de contamination au coronavirus en l'espace de 24 heures ont été recensés pour le septième jour consécutif.
La flambée des infections est particulièrement importante dans le sud et l'ouest du pays ou encore en Floride où il ne restait plus lundi que 18 % des lits disponibles dans les services de soins intensifs.
Trump défend le masque
Signe que la situation ne fait qu'empirer dans le pays, Donald Trump a fait savoir qu'il allait reprendre ses conférences de presse quasi quotidiennes sur l'épidémie, exercice auquel il se pliait en avril, lorsque le nombre de morts était au plus haut aux Etats-Unis.
«Je les faisais et nous avions beaucoup de personnes qui regardaient, des audiences record dans l'histoire de la télévision câblée, et c'était incomparable», a déclaré le milliardaire new-yorkais, ancienne star de la téléréalité, en ajoutant qu'il s'agissait d'un «très bon moyen d'informer les gens».
Le président américain a par ailleurs défendu le port du masque - une première depuis le début de l'épidémie, évoquant un geste «patriotique» et apparaissant masqué sur une photo publiée sur son compte Twitter.
80.000 morts au Brésil
Le tableau est également toujours sombre en Amérique du Sud, surtout au Brésil, deuxième pays le plus touché dans le monde derrière les Etats-Unis, et où le cap des 80.000 morts du coronavirus a été franchi lundi. Le nombre de cas confirmés de contamination s'élève désormais à plus de 2,1 millions.
Le bilan réel pourrait toutefois être nettement plus lourd selon la communauté scientifique qui pointe un nombre insuffisant de tests dans ce pays dont le président, Jair Bolsonaro, a contracté le virus tout comme plusieurs membres de son gouvernement, et se trouve en quarantaine.
En Colombie, le président Ivan Duque a préparé les esprits en prévenant ses concitoyens qu'ils auraient à vivre avec le virus pendant encore «au moins un an» et excluant toute levée du confinement dans l'immédiat en dépit de son impact négatif sur l'économie.
Record en Argentine
L'Argentine de son côté a enregistré un chiffre record de 113 morts en 24 heures, et les autorités sanitaires en Bolivie font état d'une «escalade très rapide» du virus notamment à La Paz.
Dans la capitale bolivienne, des malades meurent à leurs domiciles ou aux portes des hôpitaux qui sont saturés, selon des témoignages publiés sur les réseaux sociaux.
Au Moyen-Orient, le Liban connaît également une recrudescence des cas de contamination avec l'allègement des mesures de confinement. Et pour la première fois lundi, un médecin urgentiste, âgé de 32 ans, est mort du coronavirus.
Le hajj, très limité, débutera le 29 juillet
Le hajj, pèlerinage musulman auquel participeront cette année seulement un millier de fidèles en raison de la pandémie, débutera le 29 juillet, ont annoncé lundi les autorités saoudiennes.
Ryad a décidé le mois dernier de limiter le nombre de personnes participant au hajj, alors que ce grand rassemblement religieux avait réuni l'année dernière 2,5 millions de fidèles, venus pour leur grande majorité de l'étranger.
En Chine, où le virus est apparu à la fin de l'an dernier, une partie des quelque 70.000 cinémas, fermés fin janvier, ont rouvert le même pour avec énormément de précautions: billets vendus uniquement en ligne, distance entre les sièges et pop-corn interdits. Ceux de Pékin demeurent toutefois fermés pour le moment.
Nouvelles restrictions en Espagne
En Europe, les chefs d'Etat et de gouvernement des 27 pays de l'Union européenne sont parvenus mardi à l'aube à un accord sur le plan massif de relance de 750 milliards d'euros qui doit permettre à leurs économies de rebondir face à l'épidémie qui poursuit sa propagation.
En Espagne, des autorités régionales ont instauré de nouvelles restrictions pour tenter de freiner le rebond des cas de Covid-19.
Après la Catalogne (nord-est), où les habitants de Barcelone et de plusieurs autres zones sont invités depuis quelques jours à rester chez eux, la région de Murcie (sud-est) a décidé de fermer discothèques, les bars de nuit sans terrasse ainsi que les centres de jour pour personnes âgées.
Le Premier ministre français, Jean Castex, a, par ailleurs, dit «surveiller de très près» la situation sanitaire en Catalogne.
Lueur d'espoir
Dans ce contexte de reprise de l'épidémie ou d'apparition de nouveaux foyers, la question du vaccin contre le covid-19 s'annonce donc toujours aussi cruciale.
Apportant une lueur d'espoir, les résultats des deux essais cliniques distincts - un britannique et un chinois - ont été publiés lundi dans la revue médicale britannique The Lancet.
Le premier, réalisé par l'université d'Oxford en partenariat avec AstraZeneca, a généré «une forte réponse immunitaire» dans un essai sur plus de 1.000 patients, tandis que le second, soutenu par CanSino Biologics, a provoqué une forte réaction en termes d'anticorps dans un autre essai chez la plupart des quelque 500 participants.
Aucun des deux projets n'a enregistré d'effets indésirables graves, mais des essais sur un nombre de participants plus important doivent encore avoir lieu, avant d'envisager leur commercialisation.
Un autre laboratoire britannique, Synairgen, a présenté lundi les résultats d'un médicament baptisé SNG001 qui réduirait de 79 % le risque de développer une forme sévère de Covid-19 - mais il n'a été testé que sur un échantillon très réduit de patients (101).