Nucléaire: Pékin «disposé» à discuter si Washington sabre son arsenal
Par AlAhed avec AFP
La Chine s'est dite, ce mercredi 8 juillet, «disposée» à rejoindre les discussions américano-russes sur la réduction des armes nucléaires, comme l'exigent les États-Unis, mais uniquement s'ils s'engagent à «réduire leur arsenal au niveau chinois», 18 fois inférieur.
Américains et Russes ont eu fin juin à Vienne des discussions pour tenter de prolonger le Nouveau traité Start. Cet accord bilatéral limite le nombre très important de leurs têtes nucléaires et expire en février 2021.
Les États-Unis veulent inclure la Chine dans les négociations, estimant que sa capacité nucléaire est en rapide expansion. Pékin refuse, soulignant avoir un arsenal sans commune mesure avec les deux ex-rivaux de la Guerre froide.
Les Américains disposent en 2020 de quelque 5.800 ogives nucléaires et les Russes de 6.375, contre 320 pour les Chinois, 290 pour les Français et 215 pour les Britanniques, selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri).
«Affirmer que le petit nombre de têtes nucléaires possédé par la Chine constitue une menace pour la sécurité américaine, alors que les États-Unis en ont quelque 6.000, cela défie toute logique», a déclaré mercredi Fu Cong, un haut responsable du ministère chinois des Affaires étrangères.
«Je vous assure que si les États-Unis se disent prêts à réduire leur arsenal au niveau chinois, la Chine sera disposée à participer aux discussions dès le lendemain», a souligné devant la presse M. Fu, directeur général du service de contrôle des armements.
Une possible reprise de la course à l'armement
Il a plaidé pour la prolongation du Nouveau traité Start et une réduction significative des arsenaux russe et américain, seules conditions capables selon lui d'amener les autres nations dotées de l'arme nucléaire à la table des négociations.
Interrogé sur le fait de savoir si la Chine renforçait actuellement son arsenal nucléaire, Fu Cong s'est refusé à tout commentaire.
Le Nouveau traité Start est le seul accord russo-américain encore en vigueur sur les armements. Le texte prévoit une limitation à 1.550 du nombre d'ogives nucléaires.
Appeler la Chine à y participer est un «subterfuge» des États-Unis afin d'avoir «un prétexte grâce auquel ils pourront se retirer du traité», a affirmé Fu Cong.
Et de souligner: «Leur véritable objectif est de se débarrasser de toutes les restrictions et d'avoir carte blanche pour obtenir une supériorité militaire sur tous leurs adversaires, réels ou imaginaires».
Un retrait des États-Unis marquerait probablement une reprise de la course aux armements.
Le président américain Donald Trump a déjà retiré son pays de trois accords internationaux en la matière: celui sur le nucléaire iranien, le traité Ciel ouvert («Open Skies») visant à vérifier les mouvements militaires et les mesures de limitation des armements des pays signataires, et le traité INF sur les missiles terrestres de moyenne portée.