Plus âgé, plus féminin, plus à droite... Le gouvernement Castex en un coup d’œil
Par AlAhed avec Le Figaro
Trente ministres, en plus d'un premier ministre et d'un porte-parole. Avant même la nomination de secrétaires d'État dans les jours à venir, le nouveau gouvernement annoncé mardi en France est pléthorique.
Il est celui qui compte le plus de ministres depuis le dernier gouvernement de Jean-Marc Ayrault, entre 2012 et 2014 (37 ministres, hors secrétaires d'État).
La nouvelle équipe se révèle aussi plus âgée, plus féminine et plus à droite que la précédente.
Plus âgé
Les personnalités nommées ont 50 ans en moyenne: elles sont de trois ans plus âgées que les membres du gouvernement sortant. À 73 ans, Jean-Yves Le Drian (Europe et Affaires étrangères) cède sa place de doyen à la nouvelle ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, de quelques mois plus âgée, et déjà ministre sous deux autres présidents (Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy).
Propulsé porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal reste, à 31 ans, le benjamin de l'exécutif. Quant à Gérald Darmanin, 37 ans, il devient le plus jeune ministre de l'Intérieur de la Ve République. L'un de ses prédécesseurs sous la IVe République, un certain François Mitterrand, avait aussi été nommé à Beauvau à 37 ans - mais il avait un mois de moins.
Plus féminin
Promesse du candidat Macron, la parité n'est toujours pas respectée... Mais, une fois n'est pas coutume, ce sont les femmes qui en tirent profit. Trois femmes quittent l'exécutif (Nicole Belloubet, Muriel Pénicaud, Sibeth Ndiaye), mais cinq l'intègrent (Barbara Pompili, Roselyne Bachelot, Élisabeth Moreno, Brigitte Klinkert, Nadia Hai, Brigitte Bourguignon).
Résultat : le gouvernement, jusqu'alors déséquilibré avec plus d'hommes que de femmes (20 contre 17), compte désormais plus de femmes que d'hommes (17 contre 15). Cette situation n'est pas inédite : les femmes se sont déjà retrouvées majoritaires dans un gouvernement sous Emmanuel Macron, pour la première fois, de juillet à septembre 2019. Ce pourrait cependant ne plus être le cas dans les prochains jours, si la nomination des secrétaires d'État modifie les équilibres.
Plus à droite
La réorientation politique opérée penche à droite. Comme les sarkozystes n'ont pas manqué de le relever, quelque 16% des membres du précédent gouvernement étaient issus de leur camp ; ils sont désormais 24% à en provenir. À l'inverse, les ministres venant de la gauche sont moins nombreux (ils passent de 27% à 22%). Quatre anciens socialistes ont en effet, quitté les rangs de l'exécutif : Christophe Castaner, Nicole Belloubet, Didier Guillaume et Sibeth Ndiaye.
Aux côtés de l'ex-LR Jean Castex, nouveau premier ministre, le chef de l'État préfère braconner à droite, à deux ans de l'élection présidentielle. Avec la promotion de Gérald Darmanin à l'Intérieur, poste de confiance par excellence, la progression de Sébastien Lecornu dans la hiérarchie, et l'arrivée de l'élue «divers droite» Brigitte Klinkert à l'Insertion, Emmanuel Macron renforce la ligne de centre droit dans l'exécutif.