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Coronavirus: l’Union européenne rouvre en partie ses frontières, l’OMS pessimiste

Coronavirus: l’Union européenne rouvre en partie ses frontières, l’OMS pessimiste
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Par AlAhed avec AFP

L'Union européenne, où la pandémie du Covid-19 est en recul, a rouvert ses frontières à 15 pays, mais pour l'OMS les perspectives mondiales restent sombres et «le pire est à venir».

Après des jours de tractations, les pays de l'UE ont décidé mardi d'ouvrir le 1er juillet leurs frontières aux ressortissants de 15 pays dont la situation épidémiologique est jugée satisfaisante, ce qui exclut notamment les Etats-Unis.

Élaborée par les ambassadeurs des pays de l'Union européenne vendredi, la liste des visiteurs admis dans l'UE et l'espace Schengen, qui sera révisée toutes les deux semaines, compte l'Algérie, l'Australie, le Canada, la Géorgie, le Japon, le Monténégro, le Maroc, la Nouvelle-Zélande, le Rwanda, la Serbie, la Corée du Sud, la Thaïlande, la Tunisie et l'Uruguay.

Elle inclut également la Chine, mais uniquement à condition qu'elle admette sur son sol les visiteurs venant de l'UE, ce qui n'est actuellement le cas que de façon limitée.

L'Union a fixé plusieurs critères pour qu'un pays soit sur la liste des admis, notamment un taux de nouveaux cas de Covid-19 proche ou en-dessous de 16 pour 100.000 habitants (moyenne dans l'UE) sur les 14 derniers jours.

Cette évolution positive en Europe ne doit toutefois pas faire illusion : au niveau mondial la pandémie, qui vient de franchir deux seuils symboliques --plus d'un demi-million de morts et dix millions de cas—«est loin d'être finie» et «s'accélère» même, a averti lundi l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

«Un monde divisé»

«Nous voulons tous que tout cela se termine. Nous voulons tous reprendre nos vies. Mais la dure réalité est que c'est loin d'être fini», a mis en garde le directeur général de l'Organisation, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Le virus continue de faire des ravages en Amérique du Sud, aux Etats-Unis et semble redémarrer en Chine, et dans un «monde divisé» et face à «un manque d'unité nationale et de solidarité mondiale (...) le pire est à venir», a-t-il prévenu.

L'OMS va envoyer «la semaine prochaine» une équipe en Chine, où ce coronavirus est apparu en décembre, pour déterminer son origine et mieux le comprendre.

Plus de 506.000 morts dans le monde

La pandémie a fait au moins 506.818 morts dans le monde, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles mardi à 19H00 GMT.

10,3 millions de cas étaient officiellement recensés lundi soir.

Le nombre des décès répertoriés dans le monde a doublé en un peu moins de deux mois (250 000 le 5 mai) et 50 000 décès supplémentaires ont été enregistrés ces dix derniers jours.

Les Etats-Unis totalisent 127.322 décès pour 2,6 millions de cas. Suivent le Brésil (59.594 morts), le Royaume-Uni (43.730), l'Italie (34.767) et la France (29.843).

Au Royaume-Uni, le gouvernement a annoncé lundi soir le reconfinement de Leicester et de son agglomération, soit plus de 600 000 habitants, en raison d'une flambée de cas dans cette ville du centre de l'Angleterre, la première à se voir imposer des restrictions locales.

Le choc est rude pour la ville, qui se préparait comme le reste de l'Angleterre à rouvrir pubs, restaurants, cinémas et salons de coiffure samedi. A la place, les magasins non essentiels ont dû  abaisser leur rideau mardi et la plupart des écoles fermeront jeudi.

New Deal

En Grande-Bretagne, où la maladie a fait 43.575 morts et dont le PIB devrait fondre de plus de 10% cette année, le Premier ministre Boris Johnson a promis une «révolution par les infrastructures» inspirée du «New Deal» américain pour relancer une économie frappée de plein fouet par la pandémie. 

«Cela ressemble à un New Deal (...) parce que c'est ce que l'époque exige: un gouvernement puissant et déterminé qui met ses bras protecteurs autour du peuple en temps de crise», a-t-il déclaré en référence à la politique dite de la «Nouvelle donne» de Franklin D. Roosevelt qui avait permis de relancer l'économie américaine par la demande et l'intervention de l'Etat après la Grande Dépression des années 1930.

Il va injecter cinq milliards de livres (5,4 milliards d'euros) dans des projets d'infrastructures résumés par le slogan «Construire, construire, construire».

Les Etats-Unis sont le pays le plus touché, tant en nombre de décès (126.141) que de cas (2.590.582). Bien que le nombre de décès quotidiens ait légèrement diminué en juin par rapport au mois précédent, la contagion progresse dans 30 des 50 Etats notamment dans les plus grands et les plus peuplés.

Mise en garde du docteur Fauci

De 40.000 nouveaux cas détectés par jour aux Etats-Unis, la pandémie pourrait bondir à 100.000 si «on ne renverse pas la tendance», a averti Anthony Fauci, directeur de l'Institut américain des maladies infectieuses.

«Il est évident que nous n'avons pas le contrôle total actuellement», a insisté ce membre de la cellule de crise présidentielle sur le coronavirus, déplorant le «tout ou rien» pratiqué par nombre d'Américains: soit complètement confinés, soit «dans les bars, sans masques, sans éviter les foules, sans pratiquer la distanciation physique».

Quatre Etats américains (Californie, Arizona, Texas, Floride) représentent aujourd'hui la moitié des nouveaux cas.

Aérien en difficulté

La pandémie continue de faire payer un lourd tribut aux géants de l'industrie et aux compagnies aériennes.

L'avionneur européen Airbus a annoncé mardi la suppression d'environ 15.000 postes, soit 11 % de ses effectifs, et n'exclut pas des licenciements secs pour faire face à la «crise sans précédent» subie par le secteur du transport aérien.

Environ 5.100 postes seront supprimés en Allemagne, 5.000 en France, 1.700 au Royaume-Uni, 900 en Espagne et 1.300 sur les autres sites du groupe dans le monde, a précisé mardi soir l'avionneur européen dans un communiqué.

Tandis que la compagnie Air France devrait supprimer plus de 7.500 postes d'ici à la fin 2022.

De son côté, la compagnie aérienne mexicaine Aeromexico, l'une des plus importantes d'Amérique latine, a annoncé mardi qu'elle demandait à déposer le bilan aux Etats-Unis pour restructurer sa dette en raison de «l'impact sans précédent» de la pandémie de Covid-19. «Cette procédure légale n'interrompra pas les opérations» d'Aeromexico.

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