Coronavirus: l’Europe menacée d’une nouvelle vague, la pandémie enfle en Amérique
Par AlAhed avec AFP
L'heure est plutôt aux inquiétudes. La pandémie de Covid-19 progresse dans le sud des Etats-Unis et en Amérique latine et menace même de repartir en Europe, où les habitants sont appelés à rester vigilants.
«Nous avons un problème grave dans certaines zones», a déclaré le docteur Fauci, l'expert le plus écouté du gouvernement américain sur la pandémie, faisant allusion au Sud et à l'Ouest du pays où les chiffres de contamination sont en hausse constante.
Il a appelé ses concitoyens à limiter les contacts. «Si vous êtes infectés, vous infecterez quelqu'un d'autre, qui infectera quelqu'un d'autre. Et à la fin, vous contaminerez quelqu'un de vulnérable», a-t-il souligné.
Le vice-président Mike Pence a quant à lui annoncé que le dernier bilan journalier avait atteint un niveau très élevé, dépassant les 40 000 cas.
Un déconfinement jugé trop permissif
Le Texas, un des premiers Etats américains à avoir rouvert son économie, a suspendu le processus et ordonné vendredi la fermeture des bars.
La Floride, État connu pour l'intensité de sa vie nocturne et où de jeunes Américains de tout le pays se sont retrouvés en juin pour faire la fête, contribuant à propager le virus, a interdit la vente d'alcool dans les bars.
Les contagions progressent dans 30 des 50 États américains, notamment dans les plus grands et les plus peuplés du Sud et de l'Ouest: la Californie, le Texas et la Floride. À tel point que les responsables locaux et fédéraux envisagent de nouvelles mesures pour endiguer la propagation de l'épidémie, après deux mois d'un déconfinement jugé trop permissif.
«Il est clair que l'augmentation du nombre de cas est largement due à certains types d'activités, notamment aux Texans qui se rassemblent dans les bars», a indiqué le gouverneur du Texas Greg Abbott.
En Floride, le nombre d'infections a explosé en juin après la fin du confinement. Et la maladie touche surtout les jeunes: l'âge moyen des personnes infectées est de 33 ans, contre 65 il y a deux mois.
«Les gens ne comprennent pas le sens d'exponentiel, cela signifie que si on part de 7 000 cas aujourd'hui au Texas, on pourrait en avoir 14 000 dans quatre jours. On est très en retard», observe Barry Bloom, professeur de santé publique à Harvard.
Plus de 490.000 morts
Au total, la pandémie a fait au moins 490 771 morts dans le monde, depuis que la Chine a annoncé les premiers cas en décembre, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles vendredi soir.
La barre des dix millions de cas devrait être franchie la semaine prochaine, selon l'OMS.
Les États-Unis sont le pays le plus touché, avec 124.732 décès. Suivent le Brésil avec 54.971 morts, le Royaume-Uni (43.414), l'Italie (34.708) et la France (29.778).
L'Inde dépasse 500.000 cas
L'Inde a dépassé 500.000 cas de coronavirus, avec un record établi samedi de quelque 18.500 en une journée.
Le pays recense un total de 15.685 décès dus au Covid-19, et selon les épidémiologistes la pandémie n'a pas encore atteint son pic, attendu dans plusieurs semaines, avec vraisemblablement le cap du million de cas dépassé courant juillet.
Si l'Inde est dans une phase de sortie du confinement, certains Etats réfléchissent à le réimposer. Le coronavirus circule en effet de manière inquiétante dans les villes très densément peuplées du pays, avec pour principale inquiétude la capitale New Delhi, qui avec près de 80.000 cas a dépassé Bombay comme la plus touchée.
Buenos Aires à nouveau en confinement restrictif au 1er juillet
Au Brésil, le deuxième pays le plus endeuillé, le président Jair Bolsonaro continue d'y alimenter la polémique, ayant fait appel d'une décision d'un juge qui le contraint à porter un masque en public.
Le Mexique a déploré jeudi plus de 25.000 mort du virus et quelque 200.000 personnes contaminées depuis le début de l'épidémie dans ce pays de 127 millions d'habitants, selon les autorités.
En Argentine, le président Alberto Fernandez a annoncé vendredi un durcissement des mesures de confinement à Buenos Aires et dans sa périphérie du 1er au 17 juillet, face à l'augmentation des cas. Au total, le pays de 44 millions d'habitants a enregistré 52.444 cas déclarés de Covid-19 et 1.167 décès liés à la maladie.
A l'inverse, le Pérou, deuxième pays le plus touché d'Amérique latine, va déconfiner mardi sa capitale Lima, où l'épidémie ralentit.
«Vague grave»
En Europe, les habitants sont tentés de tourner la page de la pandémie après des semaines de confinement strict, même si l'OMS s'inquiète d'une accélération de la contamination dans onze pays du continent, plutôt à l'Est, qui pourrait «pousser les systèmes de santé au bord du gouffre une fois de plus».
Preuve de cette menace persistante, l'Ukraine a enregistré 1 109 cas de nouveau coronavirus vendredi, un record, les contagions s'accélérant depuis la levée des restrictions le 11 mai. Une «vague grave» selon les autorités qui préparent de nouveaux hôpitaux.
Alors que les États européens tentent de ranimer des économies exsangues sans relancer l'épidémie, l'aéroport parisien d'Orly a salué le décollage d'un premier vol en trois mois, arrosé par les canons à eau des pompiers lors d'une cérémonie dite de «water salute».
Appel à la prudence
Au Royaume-Uni, le gouvernement a appelé les Britanniques à la prudence, menaçant de fermer les plages où des milliers de personnes se sont rassemblées ces derniers jours alors qu'une vague de chaleur traverse l'Europe.
Des heurts sont survenus deux nuits de suite quand la police est intervenue pour disperser des fêtes dans les rues de Londres. 22 policiers ont été blessés mercredi soir à Brixton. Des milliers de supporters de Liverpool ont également bravé les recommandations sanitaires pour fêter le premier titre de champion d'Angleterre du club depuis 30 ans jeudi soir.
À Rome, le gouvernement a annoncé que la rentrée scolaire aurait lieu le 14 septembre, avec «une sécurité maximale».
Toujours en Italie, l'utilisation des compartiments bagages en cabine sur les vols à l'arrivée ou au départ du pays est désormais interdite pour raisons sanitaires.
30 milliards de dollars pour la recherche
Signe que la pandémie est là pour durer, la phase finale de Coupe Davis de tennis, prévue en novembre, est reportée à novembre 2021.
Pour mettre au point les tests, vaccins et traitements, l'OMS a évalué vendredi à plus de 30 milliards de dollars les fonds nécessaires, à la veille d'une conférence des donateurs.
A ce jour, 3,4 milliards de dollars ont été promis.