Libye: Paris, Rome et Berlin appellent à la fin de «toutes les ingérences» étrangères
Par AlAhed avec AFP
Paris, Rome et Berlin appellent à la fin de «toutes les ingérences» d’acteurs étrangers en Libye et exhortent les parties libyennes à «cesser immédiatement et sans condition les combats», dans un communiqué commun diffusé jeudi soir.
«Face au risque croissant de dégradation de la situation en Libye et d’escalade régionale, la France, l’Allemagne et l’Italie appellent toutes les parties libyennes à cesser immédiatement et sans condition les combats et à suspendre le renforcement en cours des moyens militaires à travers le pays», soulignent ces trois pays européens.
Ils «exhortent également les acteurs étrangers à mettre un terme à toutes les ingérences et à respecter pleinement l’embargo sur les armes établi par le Conseil de sécurité des Nations unies», d’après le communiqué.
La Libye est minée par les violences et les luttes de pouvoir depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.
Deux autorités rivales se disputent le pouvoir depuis 2015: le Gouvernement d’union nationale (GNA) de Fayez al-Sarraj, établi en vertu d’un accord parrainé par l’ONU et ayant son siège à Tripoli (ouest), et un pouvoir incarné par le maréchal Khalifa Haftar dans l’est.
La Russie soutient, avec notamment l’Egypte et les Emirats arabes unis, les forces du maréchal Haftar, l’homme fort de l’est de la Libye, face à celles du gouvernement d’union nationale, reconnu par l’ONU, qui est militairement soutenu par la Turquie.
La France, bien qu’elle s’en défende publiquement, est accusée par Ankara et nombre d’analystes d’appuyer le maréchal Haftar.
Le président français Emmanuel Macron a dénoncé lundi le «jeu dangereux» de la Turquie en Libye dans lequel il voit une nouvelle démonstration de la «mort cérébrale» de l’Otan.
Mercredi, le ministre italien des Affaires étrangères Luigi di Maio, en visite à Tripoli, et le chef du GNA, avaient déjà appelé à la fin des interventions étrangères dans ce pays en guerre.