Coronavirus: la pandémie «s’aggrave» dans le monde, le déconfinement se poursuit
Par AlAhed avec AFP
La ville de New York, épicentre de l'épidémie américaine de coronavirus des semaines durant, a officiellement entamé son déconfinement lundi, confortant une réouverture en marche dans de nombreux pays malgré une «aggravation de la situation mondiale», selon l'OMS.
«Voici le jour où New York commence à rouvrir et je suis si heureux de voir ce jour enfin arrivé», a déclaré le gouverneur de New York Andrew Cuomo, cent jours exactement après la confirmation du premier cas dans la capitale économique américaine.
La réouverture de cette métropole en léthargie depuis le 22 mars s'annonce très progressive, limitée dans une première phase à la construction et au secteur manufacturier.
D'ici 15 jours, les autorités espèrent passer à une deuxième étape qui permettra de manger en terrasse ou de retourner chez le coiffeur -- mais pas encore dans les salles de restaurant ou de spectacle.
Et ce à condition que le taux d'infection ne reparte pas à la hausse.
Et beaucoup se demandent si les manifestations contre les inégalités raciales qui agitent la ville - et l'ensemble des Etats-Unis - depuis deux semaines vont raviver l'épidémie. Une question qui se pose aussi ailleurs dans le pays, où 450 morts supplémentaires en 24 heures ont été déplorés lundi, soit un plus bas depuis deux mois.
La réouverture de cette capitale du consumérisme paraît d'autant plus limitée pour l'instant que les vitrines de nombreux magasins sont protégées de contreplaqués depuis les pillages qui ont secoué Manhattan lundi dernier. Le couvre-feu imposé par la ville n'est levé que depuis dimanche.
Nombre record de nouveaux cas
Si tous les indicateurs new-yorkais font état d'une épidémie désormais contrôlée, dans le reste du monde, «la situation s'aggrave», a déclaré depuis Genève le patron de l'Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Le nombre de cas confirmés dans le monde, désormais supérieur à sept millions, a augmenté de plus de 100.000 sur neuf des dix derniers jours, et même de 136.000 dimanche – «le bilan le plus élevé jusqu'ici», a-t-il indiqué.
Le seuil des 400.000 morts a été franchi dimanche. La pandémie du nouveau coronavirus a fait au moins 404.245 morts dans le monde depuis son apparition en décembre en Chine, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles lundi à 19H00 GMT.
Les Etats-Unis ont recensé 110.771 décès. Viennent ensuite le Royaume-Uni avec 40.597 morts, le Brésil avec 36.455 morts, l'Italie avec 33.964 morts, et la France avec 29.209 morts.
Pire crise depuis 150 ans
L'heure est malgré tout à l'assouplissement des restrictions, avec l'objectif de faire repartir des économies partout durement éprouvées.
Après presque 11 ans de croissance, les Etats-Unis sont désormais en récession, a indiqué lundi un comité qui fait référence. Et le monde entier traverse désormais sa pire récession depuis 150 ans, selon la Banque mondiale.
L'économie planétaire doit se contracter de 5,2% cette année, du jamais vu depuis la Seconde Guerre mondiale. De 70 à 100 millions de personnes pourraient basculer dans l'extrême pauvreté, selon les prévisions de cette institution.
Dans ces conditions, l'Inde, où l'épidémie reste virulente, autorise ce lundi la réouverture de ses centres commerciaux et de ses lieux de culte.
L'Amérique latine se déconfine aussi
L'Amérique latine, où la progression de la pandémie reste inquiétante, se déconfine aussi.
Au Brésil, troisième pays le plus endeuillé au monde après les Etats-Unis et le Royaume-Uni, le gouverneur de Rio de Janeiro a annoncé l'assouplissement des restrictions.
Les chiffres sur les morts et les cas de contamination du coronavirus sont depuis plusieurs jours diffusés dans la confusion la plus totale par le gouvernement de Jair Bolsonaro, accusé de vouloir «étouffer les données».
Au Mexique, deuxième pays d'Amérique latine le plus touché en nombre de décès avec plus de 13.600 morts, le président Andres Manuel Lopez Obrador a indiqué lundi qu'il ne ferait pas de test du Covid-19 tant qu'il n'aurait pas de symptômes, après la contamination d'un haut-fonctionnaire qu'il côtoie régulièrement.
La Liga reprend mercredi
La Nouvelle-Zélande fait figure de premier de la classe: après le rétablissement de la dernière personne qui était encore à l'isolement, ce pays de cinq millions d'habitants a levé toutes ses restrictions nationales lundi, accompagné de la reprise de son championnat de rugby, avec public autorisé en tribune, une première mondiale.
Ce pays n'a déploré que 22 morts et un millier de cas.
En Espagne, qui a enregistré plus de 27.000 décès mais a réussi à maîtriser le virus ces dernières semaines, le Championnat de football La Liga reprend mercredi, après trois mois d'interruption. Les joueurs devront pénétrer dans les stades masqués et gantés.
Les commerces des régions de Madrid et de Barcelone, les plus affectées par la pandémie, peuvent rouvrir lundi, mais à 40% de leur capacité. Et les plages de Barcelone pourront rouvrir à la baignade.
En Belgique, bars et restaurants ont rouvert lundi matin, et la fameuse Brasserie de l'Union bruxelloise a été prise d'assaut.
La Russie rouvert partiellement les frontières
La Pologne, elle aussi en cours de déconfinement, a enregistré durant le week-end une flambée de cas (+1.151). Parmi les personnes contaminées, près des deux tiers sont des employés de mines de charbon de Silésie et leurs proches. Les mines ont été temporairement fermées.
Au Royaume-Uni, qui a enregistré un total de 40.597 décès dont 55 lundi - bilan journalier le plus bas depuis le 22 mars - le déconfinement se fait au compte-gouttes.
Toute personne arrivant au Royaume-Uni de l'étranger doit observer à partir de lundi une quarantaine de 14 jours, une mesure à l'efficacité contestée qui affole les secteurs aérien et du tourisme.
En Russie, malgré le recensement quotidien de milliers de nouveaux cas, le maire de Moscou a annoncé pour mardi la fin du confinement et le gouvernement a rouvert partiellement les frontières, fermées depuis mars.