Coronavirus: le bilan dépasse les 370 000 morts, le Brésil est désormais le deuxième pays le plus touché
Par AlAhed avec AFP
Plus de six millions de personnes ont été contaminées sur la planète, avec une forte expansion au Brésil où des affrontements ont eu lieu entre opposants et partisans du président Bolsonaro ouvertement contre les mesures de confinement.
La pandémie de Covid-19 a fait au moins 370 261 morts dans le monde depuis son apparition en décembre en Chine, et plus de 6 113 340 cas d’infection – dont 1,78 million aux Etats-Unis – ont été diagnostiqués dans 196 pays et territoires, selon un bilan établi par l’Agence France-Presse (AFP) à partir de sources officielles, dimanche 31 mai soir.
L’Amérique latine est devenue le principal terrain de progression de la maladie. Depuis le début de l’épidémie, un total de 1 016 828 cas de Covid-19 ont été officiellement recensés en Amérique latine et aux Caraïbes, dont 514 849 au Brésil, de loin le pays de la région le plus touché par la maladie.
La pandémie ravage également le Mexique, où le bilan s’approche des 10 000 morts. Ainsi que le Pérou où elle a contaminé plus de 160 000 personnes, fait plus de 4 500 morts et menace les hôpitaux d’effondrement.
Les dégâts économiques provoqués par la pandémie ont poussé le Chili (où le bilan a dépassé dimanche les 1 000 morts) et le Pérou à demander des lignes de crédit au Fonds monétaire international pour un total de presque 35 milliards de dollars (environ 31 milliards d’euros).
Face à la propagation de la maladie, l’appel du président brésilien Bolsonaro à une reprise des championnats de football a été mal accueilli, le directeur sportif du Sao Paulo FC et ancienne idole du Paris SG, Raï, l’appelant à démissionner.
«Comme les footballeurs sont jeunes et sportifs, le risque de mort s’ils attrapent le virus est infiniment réduit», a déclaré M. Bolsonaro, ouvertement contre les mesures de confinement au nom de la préservation de l’économie.
Le président brésilien a ensuite participé à un rassemblement avec ses partisans à Brasilia, bravant une nouvelle fois les recommandations sanitaires. Le chef de l’Etat, ouvertement contre les mesures de confinement, s’est présenté devant le palais présidentiel, saluant des dizaines de sympathisants qui scandaient : «mythe, mythe, mythe».
Tout en se gardant cette fois de toucher les mains de ses partisans, M. Bolsonaro, entouré de ses gardes du corps, a porté deux enfants sur ses épaules. Il est par la suite monté sur un cheval de la police.
A Sao Paulo, une manifestation «contre le fascisme» s’est heurtée dimanche à une autre manifestation des partisans du président venus protester contre les mesures de confinement. Plusieurs centaines de personnes se sont battues dans la rue, malgré l’intervention de la police qui a tiré des gaz lacrymogènes
Les Etats-Unis, dont le président, Donald Trump, affiche sa proximité avec M. Bolsonaro, ont envoyé au Brésil deux millions de doses d’hydroxychloroquine, dont l’utilisation pour traiter le Covid-19 est controversée, a annoncé dimanche la Maison Blanche.
L’hydroxychloroquine «sera utilisée de manière préventive pour aider à défendre les infirmières, les médecins et les professionnels de la santé contre le virus. Elle sera aussi utilisée comme traitement pour soigner les Brésiliens infectés », a fait savoir l’exécutif américain dans un communiqué.
Le déconfinement continue en Europe
En Europe et dans la majeure partie des pays du monde, l’amélioration de la situation sanitaire conduit à la levée progressive des restrictions imposées aux populations pour enrayer la propagation de la maladie.
Le chef du gouvernement espagnol a déclaré espérer que le déconfinement serait achevé le 1er juillet dans tout le pays et annoncé une «dernière prolongation» de l’état d’alerte jusqu’au 21 juin. Les Espagnols n’ont pas le droit de sortir de leur province tant que le déconfinement n’est pas terminé. Les clubs du championnat de football pourront lundi se remettre à l’entraînement collectif «total», dernière étape avant le redémarrage de la compétition le 11 juin.
Au Royaume-Uni, les écoles rouvrent lundi pour les élèves de 4 à 6 ans et de 10 à 11 ans, étape-clé mais aussi très critiquée du déconfinement voulu par les autorités du deuxième pays le plus endeuillé, derrière les Etats-Unis. Les rassemblements de six personnes sont désormais autorisés et les personnes les plus fragiles, forcées de s’isoler totalement, peuvent sortir prudemment. Certains commerces comme les concessionnaires automobiles ou les marchés peuvent reprendre leur activité.
A Al-Qods occupée (Jérusalem), l’esplanade des Mosquées a rouvert dimanche après deux mois de fermeture. En Arabie saoudite, des fidèles masqués ont afflué dans les mosquées, qui ont rouvert dans tout le royaume, sauf dans la ville sainte de La Mecque. Les fidèles ont dû se plier à certaines consignes, comme apporter leur tapis de prière et se tenir à plus de 2 m les uns des autres. Ils ont également dû réaliser leurs ablutions – rituel de purification – chez eux, et non dans les mosquées.
Au Bangladesh, le confinement a également été levé malgré l’annonce dimanche d’un nombre record de morts (40) et de cas de contamination (2 545) ces dernières vingt-quatre heures, et des millions de personnes ont repris le chemin du travail dans les villes densément peuplées
En revanche, Abou Dhabi, la plus importante des composantes de la fédération des Emirats arabes unis, a décidé de s’isoler pendant une semaine pour lutter contre la pandémie. A partir de mardi, personne ne sera admis dans l’émirat sans un permis spécial.