Alger rappelle son ambassadeur à Paris après la diffusion en France de documentaires sur le Hirak
Par AlAhed avec RT
Au lendemain de la diffusion par France 5 et LCP de deux documentaires sur le Hirak, le mouvement contestataire algérien qui a débuté en février 2019, Alger a décidé de rappeler son ambassadeur de France, dénonçant «des intentions malveillantes».
A la suite de la diffusion le 26 mai de documentaires télévisés sur le mouvement de contestation anti-gouvernement, le Hirak, le ministère des Affaires étrangères algérien a décidé le 27 mai de rappeler «immédiatement» pour consultations son ambassadeur de France. «Le caractère récurrent de programmes diffusés par des chaînes de télévision publiques françaises, dont les derniers en date sur France 5 et La Chaîne Parlementaire (LCP), le 26 mai 2020, en apparence spontanés et sous le prétexte de la liberté d'expression, sont en fait des attaques contre le peuple algérien et ses institutions, dont l'Armée nationale populaire (ANP), et sa composante, la digne héritière de l'Armée de libération nationale (ALN)», affirme le ministère dans un communiqué.
Et de poursuivre : «Cet activisme où l'inimitié, la dispute et à la rancœur dévoilent les intentions malveillantes et durables de certains milieux qui ne souhaitent pas l'avènement de relations apaisées entre l'Algérie et la France, après 58 ans d'indépendance, et ce dans le respect mutuel et l'équilibre des intérêts qui ne sauraient faire l'objet de concession ou de marchandage.» Alger, le Hirak et les influences d'ONG «étrangères»
Le communiqué fait allusion aux documentaires «Algérie mon amour» et «Algérie : Les Promesses de l'Aube», diffusés le 26 mai au soir respectivement sur France 5 et La Chaîne Parlementaire.
Le premier, du journaliste et réalisateur français Mustapha Kessous, a déclenché dès sa diffusion de vifs débats sur les réseaux sociaux. Il a été retransmis en direct sur certaines pages Facebook. Il présente sur un ton très libre les témoignages de cinq jeunes – trois hommes et deux femmes originaires d'Alger, Oran et Tizi Ouzou notamment – qui ont participé au Hirak, le mouvement populaire de protestation qui a secoué l'Algérie pendant plus d'un an jusqu'à sa récente suspension en raison de la pandémie de Covid-19.
Depuis le début de la crise sanitaire, la répression continue à s'abattre sur des opposants, des journalistes et médias indépendants ainsi que des internautes. Le gouvernement algérien n'a eu de cesse, ces dernières semaines, de dénoncer l'influence d'ONG «étrangères» sur les médias algériens «pour casser les institutions».