Coronavirus: le monde se déconfine, l’Amérique latine inquiète
Par AlAhed avec AFP
Retour sur les plages en Espagne et aux Etats-Unis, réouverture des discothèques en Islande et levée de l'état d'urgence au Japon: le déconfinement se poursuit à travers le monde où le coronavirus a fait plus 344.000 morts et poursuit sa progression, notamment en Amérique latine.
Aux Etats-Unis, pays le plus touché par la pandémie apparue en décembre en Chine, des Américains se sont rendus en masse sur les plages et dans les parcs pendant le weekend prolongé du Memorial Day, journée de commémoration de tous les morts de guerre.
Le Covid-19 y a fait 532 nouveaux décès en 24 heures, portant le bilan total à 98.218 morts, tandis que le nombre de personnes contaminées dans le pays était de 1.662.375 lundi, selon le comptage quotidien publié lundi par l'Université Johns Hopkins.
Au Japon, le Premier ministre a annoncé lundi la levée de l'état d'urgence dans les dernières régions de l'archipel où il était encore en vigueur, notamment à Tokyo, permettant à la troisième économie du monde de redémarrer, tout en appelant à la prudence.
A Madrid, les habitants ont bénéficié d'un premier allégement avec la réouverture des terrasses des cafés, des restaurants et des espaces verts, après l'un des confinements les plus stricts du monde face à la pandémie.
Autre pays lourdement frappé par le Covid-19, l'Italie a franchi une nouvelle étape dans la levée des restrictions, avec la réouverture des salles de sport et des piscines, une semaine après celle des restaurants. Et mardi c'est le site antique de Pompéi (sud) qui va rouvrir.
En Islande, les discothèques fermées depuis neuf semaines se sont à nouveau électrisées lundi.
En Grèce, les terrasses des tavernes et des cafés ont rouvert lundi, une semaine plus tôt que prévu pour soutenir le secteur de la restauration avant un retour espéré des touristes à la mi-juin.
Le conseiller de Johnson maintenu après avoir enfreint le confinement
Le Royaume-Uni, deuxième pays le plus endeuillé (près de 37.000 morts), prévoit d'entamer son déconfinement le 1er juin, avec une réouverture partielle des écoles.
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a décidé dimanche de maintenir à son poste son conseiller spécial Dominic Cummings, au cœur d'une tempête politique pour avoir violé le confinement en se rendant fin mars chez ses parents à 400 km de Londres, alors qu'il craignait d'être atteint du Covid-19.
En France, le nombre de morts en 24 heures (90) a continué à baisser lundi, portant le total à 28.457.
En Allemagne, la plupart des restaurants ont pu rouvrir lundi, comme certains hôtels.
Au Luxembourg, le gouvernement a annoncé pour cette semaine la réouverture des cafés et restaurants et l'autorisation des cérémonies religieuses.
La principauté d'Andorre a quant à elle rouvert ses frontières aux visiteurs français et espagnols.
Deuxième vague redoutée
Partout, les distances de sécurité et les gestes barrières sont de mise pour éviter une possible deuxième vague, redoutée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Après la publication d'une étude dans la revue médicale britannique The Lancet jugeant inefficace voire néfaste le recours à la chloroquine ou à ses dérivés comme l'hydroxychloroquine contre le Covid-19, l'OMS a par ailleurs suspendu «temporairement» les essais cliniques de cette molécule controversée.
Le président américain, Donald Trump, qui avait dit prendre ce médicament à titre préventif, a indiqué dimanche avoir arrêté. «Terminé, je viens de terminer. Et, au fait, je suis toujours en vie. Pour autant que je sache, je suis là», a-t-il dit dans une interview à Sinclair Broadcasting.
En Inde, les vols intérieurs ont repris lundi avec l'obligation de se soumettre à une prise de température et de disposer de l'application de traçage du gouvernement, Aarogya Setu.
L'Iran, de loin le pays du Moyen-Orient le plus touché par la pandémie, a quant à lui rouvert lundi ses principaux sanctuaires chiites, dont ceux de Machhad et de Qom.
A Montréal, épicentre de la pandémie de coronavirus au Canada, le centre-ville a repris des couleurs lundi avec la réouverture des magasins de la célèbre rue Saint-Catherine, après deux mois de confinement.
Ravages en Amérique latine
Si la pandémie apparaît sous contrôle en Europe et ralentit sa progression aux Etats-Unis, elle accentue ses ravages en Amérique latine, son «nouvel épicentre» selon l'OMS.
Particulièrement frappé, le Brésil, avec plus de 22.600 morts.
Particulièrement frappé, le Brésil dénombre plus de 22.600 morts. Hostile aux mesures de confinement et aux gestes barrières, le président d'extrême droite Jair Bolsonaro n'a pas hésité dimanche à prendre un bain de foule à Brasilia, tombant le masque, serrant des mains et portant même un enfant sur ses épaules.
Au Mexique, le président Andres Manuel Lopez Obrador a prévenu que son pays se trouvait «au moment le plus douloureux de la pandémie». Il a estimé que la crise allait y entraîner la perte d'un million d'emplois en 2020.
Au Chili, le président Sebastian Pinera a jugé que le système de santé du pays était saturé et «très proche de la limite».
De son côté, le Pérou a prolongé le confinement jusqu'au 30 juin.
En Argentine, l'isolement social obligatoire a été prolongé jusqu'au 7 juin, le nombre des contaminations ayant été multiplié par cinq à Buenos Aires en deux semaines.
«Nouvelle Guerre froide»
Les conséquences de la pandémie ne cessent de faire monter la tension entre la Chine, où la maladie est apparue à Wuhan, et les Etats-Unis, qui l'accusent d'avoir été négligente et d'avoir provoqué, selon les termes de Donald Trump, «une tuerie de masse mondiale». Les autorités de Pékin assurent, elles, avoir été transparentes.
Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a jugé que les deux pays, déjà à couteaux tirés depuis deux ans en raison de leur guerre commerciale, étaient «au bord d'une nouvelle Guerre froide».
«Outre la dévastation causée par le nouveau coronavirus, un virus politique se propage aux Etats-Unis», a déclaré le chef de la diplomatie chinoise.