Coronavirus: les contaminations continuent de fortement augmenter en Amérique latine, l’Afrique toujours relativement épargnée
Par AlAhed avec AFP
La pandémie provoquée par le nouveau coronavirus a fait au moins 320 255 morts dans le monde depuis son apparition en décembre en Chine, selon un bilan établi par l’Agence France-Presse (AFP) à partir de sources officielles, mardi 19 mai à 21 heures (heure de Paris).
Plus de 4 850 670 cas de contamination ont été officiellement diagnostiqués dans 196 pays et territoires depuis le début de la pandémie. Ce chiffre ne reflète toutefois qu’une fraction de leur nombre réel, beaucoup de pays ne testant que les personnes qui requièrent une prise en charge hospitalière. Au moins 1 770 500 malades sont aujourd’hui considérés comme guéris.
Les 194 pays membres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sont convenu de lancer «au plus tôt (…) un processus d’évaluation impartial, indépendant et complet» lors d’une téléconférence inédite consacrée à la maladie. Cette évaluation, dont les contours demeurent flous, devra passer au crible «les mesures prises par l’OMS face à la pandémie de Covid-19 et leur chronologie».
Hausse des cas en Amérique latine
Le Brésil a recensé pour la première fois plus de 1 000 morts du Covid-19 en un jour, avec 1 179 décès enregistrés au cours des dernières vingt-quatre heures, ce qui porte le total des morts à 17 971, a annoncé le ministère de la santé. Le pays de 210 millions d’habitants, qui a détecté 271 628 cas de la maladie, avait jusque-là enregistré un maximum de 881 morts en vingt-quatre heures, le 12 mai.
Le Nicaragua a, lui, enregistré une forte augmentation des infections, avec 254 cas, soit dix fois plus qu’il y a une semaine, et 17 décès. La publication de ces nouvelles statistiques a eu lieu le jour même où l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS) a critiqué le pays, l’accusant de ne pas remplir son obligation d’enregistrer les contaminations et les décès dus au coronavirus. Les chiffres officiels sont en effet bien loin de ceux compilés par des organisations non gouvernementales (ONG), qui font état de plus d’un millier de contaminations.
Une forte hausse des contaminations également recensée par le Chili. Le pays de 18 millions d’habitants, qui a enregistré 49 579 contaminations et 509 morts, a connu la plus forte hausse d’infections (3 520) et de décès (31) en vingt-quatre heures, depuis l’apparition du premier cas le 3 mars. L’armée s’est déployée dans les quartiers pauvres de Santiago après des émeutes contre les pénuries alimentaires liées au confinement total imposé à la capitale.
En Colombie, où sont recensés 16 935 cas confirmés, dont 613 morts, le confinement général imposé depuis deux mois est prolongé jusqu’au 31 mai, et l’état d’urgence sanitaire, jusqu’au 31 août. Le président, Ivan Duque, a toutefois envisagé un assouplissement progressif des mesures de confinement au cours du mois de juin, selon les régions et en fonction de l’avancée de l’épidémie.
Sous contrôle en Europe
L’Europe compte au total plus de 168 000 morts, selon un bilan établi par l’AFP à partir de sources officielles ce mardi 19 mai.
La pandémie y est considérée comme étant sous contrôle, les bilans quotidiens sont généralement en baisse, et la tendance est à la levée progressive, plus ou moins rapide suivant les pays, des sévères restrictions prises au plus fort de la crise sanitaire.
Cinq pays d’Europe centrale (Allemagne, Autriche, Hongrie, Slovaquie et République tchèque) envisagent ainsi d’ouvrir les frontières entre eux vers la mi-juin. En Espagne, Barcelone doit rouvrir ce mercredi 20 mai les parcs et les plages aux promeneurs – mais pas aux baigneurs.
Après l’Italie, qui a annoncé samedi qu’elle rouvrait à partir du 3 juin ses frontières aux touristes de l’Union européenne et annulait la quarantaine obligatoire pour les visiteurs étrangers, la Grèce doit présenter mercredi son plan pour la reprise de la saison touristique.
L’Afrique relativement épargnée
L’Afrique, avec moins de 3 000 décès et quelque 88 000 cas, est pour le moment relativement épargnée par la pandémie, qui y progresse moins vite que prévu.
Pour le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, cette lenteur est largement due au fait que la plupart des gouvernements et des sociétés d’Afrique ont pris à temps des mesures très courageuses de prévention qui sont d’ailleurs une leçon pour quelques pays développés qui ne l’ont pas fait.
L’inaction du Conseil de sécurité de l’ONU fustigée
L’inaction du Conseil de sécurité face à la pandémie, paralysé par une confrontation entre les Etats-Unis et la Chine à l’ONU, est «honteuse», ont réagi dans un communiqué plusieurs ONG (dont International Rescue Committee, International Crisis Group ou encore Save the Children).
Deux mois après un appel du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, à un cessez-le-feu dans le monde, le Conseil de sécurité a échoué à s’entendre sur une résolution soutenant cette initiative. Pour Robert Malley, président d’International Crisis Group, «les Etats-Unis et la Chine ont traité les négociations» de la résolution «comme une opportunité de se renvoyer la responsabilité de l’origine du Covid-19» plutôt que favoriser «un appel direct à une réduction de la violence». «Ni Washington ni Pékin ne semblent avoir la capacité ou la volonté de montrer du leadership à l’ONU durant une crise mondiale», déplore-t-il.
Depuis le rejet le 8 mai par Washington d’un texte de compromis proposé par la France et la Tunisie, les négociations au Conseil de sécurité sont dans l’impasse. Les Etats-Unis refusent toute mention de l’Organisation mondiale de la santé, alors que la Chine veut une référence dans la résolution.