«Israël»: Deuxième jour d’audience à la Cour suprême sur Netanyahu et l’accord de coalition
Par AlAhed avec agences
La Cour suprême a ajourné dimanche une audience de sept heures lors de laquelle ont été entendues plusieurs requêtes appelant à interdire à Benyamin Netanyahou, inculpé pour corruption, d'occuper le poste de Premier ministre.
La décision du tribunal devrait être rendue avant jeudi, mais les juges ont laissé entendre qu'ils n'étaient pas convaincus par les pétitionnaires.
La Cour se réunit une seconde fois lundi pour entendre de nouvelles pétitions concernant différentes clauses de l'accord de coalition gouvernementale signé par Benyamin Netanyahou et le leader centriste Benny Gantz.
Selon ses détracteurs, l'accord ne respecte pas les lois fondamentales de l’entité car il prévoit notamment la tenue d'élections dans trois ans, alors que la loi prévoit une mandature de quatre ans, ou bien encore parce qu'il implique la création d'un nouveau poste, celui de Premier ministre «alternatif».
Le tribunal se prononcera sur ces questions avant jeudi, date butoir avant laquelle la Knesset (Parlement israélien) doit nommer officiellement un chef de gouvernement.
Dans l'espoir de mettre un terme à la plus longue crise politique de l'histoire d'«Israël», et après trois élections n'ayant permis à aucun d'eux de rafler une majorité avec leurs alliés, le Premier ministre sortant Benjamin Netanyahu et son ex-rival Benny Gantz ont enterré la hache de guerre il y a deux semaines et signé un accord pour un gouvernement d'union.
Cet accord doit aussi permettre à «Israël» de sortir de la crise du nouveau coronavirus qui a officiellement contaminé 16.000 personnes, fait un peu plus de 200 morts et ébranlé l'économie de l’entité qui a vu son taux de chômage passer de 3,4% à 27% en un mois.
Mais l'accord Netanyahu-Gantz ne fait pas l'unanimité. Des manifestations nocturnes ont eu lieu à «Tel-Aviv», marquées par un respect scrupuleux des mesures de distanciation sociale.
La justice israélienne a été saisie de huit plaintes. L'une d'elle émane de Yesh Atid, parti qui était membre de la coalition centriste «Bleu Blanc» de Benny Gantz avant que ce dernier ne pactise avec Netanyahu. Cette formation a estimé que certaines clauses de l'accord sur le gouvernement d'union violeraient les lois fondamentales, l'équivalent d'une Constitution.
L'accord prévoit que M. Netanyahu sera Premier ministre pendant les 18 premiers mois, suivi par M. Gantz pour une période équivalente. Les postes de ministres seront partagés équitablement entre les deux camps qui s'engagent aussi à discuter à partir de juillet du projet d'annexion par «Israël» de la vallée du Jourdain et des colonies juives en Cisjordanie occupée.
Détenteur du record de longévité au poste de Premier ministre en "Israël", Netanyahu, 70 ans, a été mis en examen pour corruption, malversation et abus de confiance dans une série d'affaires. Son procès qui devait s'ouvrir mi-mars a été repoussé à la mi-mai en raison des mesures anticoronavirus.