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Les «zones d’ombre» de la réforme sur la peine de mort en Arabie saoudite

Les «zones d’ombre» de la réforme sur la peine de mort en Arabie saoudite
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Par AlAhed avec AFP

Des militants des droits humains ont salué lundi avec prudence l’annonce par l’Arabie saoudite de l’abolition de la peine de mort pour les mineurs et de la flagellation, signalant que cette réforme comportait cependant des zones d’ombre.

Régulièrement accusé de violations des droits humains par les ONG internationales, le royaume ultraconservateur a annoncé dimanche abolir ces châtiments, après avoir exécuté un nombre record de personnes (187) en 2019, selon Amnesty International.

«Bien que les changements annoncés soient un grand pas en avant, il reste des questions concernant leur application», a estimé auprès de l’AFP Adam Coogle, de l’ONG Human Rights Watch.

«L’annonce de l’abolition de la peine de mort pour les mineurs et de la flagellation laisse entrevoir une faille (dans la réforme) qui peut mener à d’autres châtiments pour certains crimes», a-t-il regretté.

Une peine de prison ne dépassant pas les dix ans dans un centre de détention pour mineurs remplace désormais la peine de mort, selon le chef de la Commission des droits humains, un organisme gouvernemental, Awad Al-Awad, s’appuyant sur un décret royal.

Mais, selon l’ONG Reprieve, la réforme présente « d’importantes zones d’ombre» autorisant les procureurs à «continuer de demander la peine de mort contre des enfants».

«Ce ne sont que des mots vides de sens tant que des enfants demeurent dans le couloir de la mort», a affirmé Maya Foa, à la tête de l’ONG.

Se pose aussi la question de la rétroactivité de cette réforme, qui pourrait éviter l’échafaud à six hommes de la communauté musulmane chiite –minoritaire dans le royaume sunnite– condamnés à mort pour participation à des manifestations antigouvernementales alors qu’ils étaient mineurs.

En ce qui concerne la flagellation, M. Awad avait affirmé dimanche que le châtiment serait remplacé par des amendes ou des peines de prison.

«Il ne faut pas oublier non plus que des dizaines de militants pacifiques restent emprisonnés après avoir écopé de peines lors de procès extrêmement injustes, seulement pour avoir milité pour l’égalité et la justice», a déclaré la directrice régionale d’Amnesty International pour le Moyen-Orient, Heba Morayef, dans un communiqué, saluant néanmoins un «pas important».

La réforme intervient alors que le prince héritier Mohammed ben Salmane est toujours l’objet de critiques des ONG, en raison notamment d’une répression accrue des voix discordantes et du meurtre en 2018 d’un journaliste critique du pouvoir, Jamal Khashoggi, dans le consulat saoudien à Istanbul.

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