Déconfinement: six Français sur dix ne font pas confiance au gouvernement
Par AlAhed avec AFP
Six Français sur dix ne font pas confiance au gouvernement pour réussir le déconfinement, indique le baromètre politique Odoxa-CGI pour France Inter, l'Express et la Presse Régionale publié mardi.
La cote de popularité d'Emmanuel Macron a gagné 4 points en avril et 9 points depuis mars et le début de la crise sanitaire, surtout chez les sympathisants PS et LR (+17), qui modèrent leurs critiques à cause de la crise sanitaire.
Mais ils sont encore 58 % (-4) à trouver qu'il est un «mauvais» président contre 42 % (+4) qui le jugent un «bon» président.
Son Premier ministre s'en sort mieux, avec une cote en hausse de 5 points en avril et de 11 points en deux mois. Mais il reste lui aussi majoritairement impopulaire (53 % contre 46 %).
Pour près des deux tiers des Français (65 %), l'exécutif «n'est pas à la hauteur de la situation» depuis le début de la crise sanitaire, le même pourcentage que le mois dernier. Et 62 % ne font pas confiance au gouvernement pour réussir le déconfinement à partir du 11 mai.
Emmanuel Macron avait pourtant largement convaincu juste après son discours du 16 mars. Le 19, 65 % des Français se disaient «convaincus» et le soutenaient pour toutes ses décisions, dont le confinement.
«Mais entre le 19 mars et le 27 mars, tout se retourne: les propos d'Agnès Buzyn, et surtout la polémique montante sur le manque de masques plombent totalement la crédibilité du président et du gouvernement», selon l'institut de sondage.
Si les sympathisants LREM sont convaincus à 85 % que leur dirigeant réussira le déconfinement, les sympathisants de tous les autres partis politiques sont majoritairement persuadés de son échec: 59 % des LR, 62 % des Insoumis, 71 % des PS et 85 % des RN.
Outre un sentiment de mensonge d'Etat sur les masques, l'école a rajouté à la défiance. Un sondage Odoxa-Dentsu-Consulting pour le Figaro et France Info du 24 avril montrait que pour 65 % des Français, la réouverture des écoles à partir du 11 mai était une mauvaise décision et 64 % des parents d'élèves assuraient qu'ils n'y enverraient pas leurs enfants.
Côté classement des personnalités politiques, Roselyne Bachelot, plébiscitée, se hisse en tête, suivie par Olivier Véran et Nicolas Sarkozy, en deuxième place ex-aequo. «Bien que ministre de la santé, Olivier Véran n'est pas jugé comptable de la politique de santé si critiquée conduite par le gouvernement», conclut l'étude. A l'inverse, Agnès Buzyn s'enfonce encore et rejoint le podium du trio suscitant les plus forts rejets.
(Enquête réalisée auprès d'un échantillon représentatif de 1.005 Français interrogés par Internet les 22 et 23 avril 2020).