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Coronavirus: l’Europe assouplit ses restrictions, Trump va suspendre l’immigration aux USA

Coronavirus: l’Europe assouplit ses restrictions, Trump va suspendre l’immigration aux USA
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Par AlAhed avec AFP

Forts de signes de ralentissement de l'épidémie de coronavirus, certains pays d'Europe, dont l'Allemagne, commencent à assouplir progressivement le confinement qui a mis l'économie à l'arrêt et provoqué un chômage partiel à plusieurs millions de travailleurs. Pour protéger les emplois des Américains, Donald Trump a annoncé la «suspension temporaire» de l'immigration vers les États-Unis.

Jugeant la pandémie de coronavirus «sous contrôle», l'Allemagne - qui recense 140.000 cas et environ 4.400 décès - a commencé à assouplir les mesures de confinement, une délicate opération dans une Europe cloîtrée depuis des semaines.

Le Vieux continent a aussi payé, à ce stade, le plus lourd tribut à la maladie Covid-19, comptant près des deux tiers des plus de 168.000 morts recensés dans le monde lundi.

Les autorités allemandes ont autorisé la réouverture des magasins d'une surface inférieure à 800 m2: commerces d'alimentation, librairies, garages, magasins de vêtements et autres fleuristes peuvent de nouveau accueillir des clients.

Lieux culturels, bars, restaurants, terrains de sports demeurent néanmoins fermés. Les grands rassemblements tels que les concerts ou compétitions sportives, sont toujours interdits, au moins jusqu'à fin août. Ecoles et lycées rouvriront progressivement à partir du 4 mai. Les rassemblements de plus de deux personnes restent proscrits, une distance minimale de 1,5 mètre est censée être observée dans les lieux publics, et le port du masque «fortement recommandé».

La situation reste «fragile», a prévenu la chancelière Angela Merkel. «Nous sommes au début de la pandémie et nous sommes encore loin d'être sortis de l'auberge», a-t-elle déclaré, jugeant qu'il serait «extrêmement dommage de connaître une rechute».

Urgence économique

Cette stratégie de sortie de crise, mise en œuvre par l'Allemagne, locomotive économique du vieux continent, est scrutée par une Europe qui vit sous cloche depuis près d'un mois, et dont certains pays s'apprêtent à entamer le défi du déconfinement à mesure que la maladie y apparaît contenue.

Signe de l'urgence économique, la Banque d'Espagne prévoit pour 2020 une chute vertigineuse, «sans précédent dans l'histoire récente», de 6,6% à 13,6% du PIB de la quatrième économie de la zone euro en raison de la pandémie. Au Royaume-Uni, les entreprises ont fait faillite par milliers entre début mars et mi-avril et en bien plus grand nombre qu'il y a un an, d'après une étude parue lundi.

En Serbie, certaines mesures de restriction seront assouplies à partir de mardi. Les personnes de plus de 65 ans pourront ainsi sortir se promener trois fois par semaine, si elles restent près de chez elles.

La Norvège a commencé lundi à rouvrir ses «barnehager», établissements qui englobent crèches et école maternelle, premier pas d'une levée lente et progressive des restrictions décrétées mi-mars.

Au Danemark, les petits commerces ont reçu lundi la permission de rouvrir leurs portes, à conditions d'appliquer de strictes mesures d'hygiène et de séparation.

La France, l'Espagne et l'Italie, très touchées par l'épidémie, se préparent elles aussi à de premières mesures de déconfinement dans les jours ou les semaines à venir.

«Morgue fermée»

L'Italie a été le pays le plus affecté (24.114 décès), suivi de l'Espagne (20.852), la France (20.265) et du Royaume-Uni (16.509), selon un dernier bilan établi à partir de sources officielles.

Certains de ces pays enregistrent des signaux encourageants: en Italie, le nombre de malades a baissé lundi pour la première fois, ce que le chef de la protection civile Angelo Borelli a qualifié de «donnée positive». Et au Royaume-Uni, 449 morts ont été enregistrés lundi, soit le plus faible bilan quotidien depuis le 6 avril.

La France a fait lundi un premier pas en autorisant à nouveau, sous conditions, les visites aux pensionnaires des maisons de retraite.

En Italie, les premières mesures d'allègement ne seront pas prises avant le 3 mai. Mais peu à peu les entreprises rouvrent, même si c'est de façon partielle et avec beaucoup de précautions.

En Espagne, la morgue improvisée dans une patinoire de Madrid, un moment symbole de l'hécatombe, fermera mercredi.

«Anti-confinement»

En revanche au Royaume-Uni, le confinement instauré le 23 mars a été prolongé d'au moins trois semaines jeudi et le gouvernement n'envisage pas encore d'en sortir.

Même son de cloche aux Etats-Unis, pays officiellement le plus endeuillé au monde par le Covid-19, qui a déploré lundi 1.433 morts en 24 heures. Si Donald Trump a dévoilé un plan pour relancer l'économie de la première puissance mondiale, la majorité du pays est encore confinée. Au grand dam des Américains «anti-confinement» qui après le Texas et une dizaine d'autres Etats ce week-end, ont manifesté lundi à Harrisburg, en Pennsylvanie.

«La nouvelle normalité» nécessitée par le virus «ne veut pas dire que nous devons sacrifier nos libertés pour la sécurité de notre pays», a lancé, depuis le haut des marches du Capitole, un parlementaire local républicain, Aaron Bernstine, alors que la foule scandait «USA! USA! USA!», comme dans les meetings électoraux du président Trump, suspendus par l'épidémie.

«Suspension temporaire» de l'immigration

Donald Trump a par ailleurs annoncé lundi soir une «suspension temporaire» de l'immigration aux Etats-Unis pour «protéger les emplois» des Américains.

«À la lumière de l'attaque de l'Ennemi Invisible, et face à la nécessité de protéger les emplois de nos GRANDS citoyens américains, je vais signer un décret présidentiel pour suspendre temporairement l'immigration aux États-Unis», a tweeté Donald Trump, sans fournir plus de détails dans l'immédiat.

Le coronavirus a déjà tué plus de 42.000 personnes aux États-Unis, où 766.660 cas ont été enregistrés. Quelque 22 millions d'Américains ont également perdu leur travail en raison des conséquences économiques de l'épidémie.

Le chef de l'État n'a en revanche donné aucun détail sur la manière dont il entendait appliquer cette décision et pour combien de temps.

Il avait dès le mois de janvier restreint les déplacements avec la Chine, où le nouveau virus est apparu en décembre, avant d'interdire les voyages entre les États-Unis et la plupart des pays européens à la mi-mars.

Donald Trump s'est depuis montré impatient face aux efforts déployés pour lutter contre l'épidémie, semblant encourager les manifestants en colère contre les mesures adoptées dans certains États, et approuver la levée du confinement dans plusieurs régions du pays. Candidat à sa réélection, il avait fait campagne sur des mesures visant à limiter l'immigration.

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