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Riyad continue d’expulser des Ethiopiens, au risque d’accélérer la propagation du coronavirus

Riyad continue d’expulser des Ethiopiens, au risque d’accélérer la propagation du coronavirus
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Par AlAhed avec agences

En un mois, près de 3 000 migrants ont été renvoyés en Ethiopie, où seulement 74 cas de Covid-19 ont été signalés, contre près de 5 000 en Arabie saoudite.

L’Arabie saoudite a expulsé près de 3 000 migrants éthiopiens ces dernières semaines, malgré les craintes que de telles opérations puissent accélérer la propagation du coronavirus dans le pays de la Corne de l’Afrique, ont annoncé les Nations unies, lundi 13 avril.

Depuis la mi-mars, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a enregistré 2 870 rapatriés éthiopiens, et tous, sauf 100, ont été renvoyés d’Arabie saoudite, a déclaré le porte-parole de l’OIM en Ethiopie, Alemayehu Seifeselassie. Un travailleur humanitaire bien au fait de la situation des expulsés a dit à l’AFP, sous le couvert de l’anonymat, qu’«environ 3 000» rapatriés étaient arrivés d’Arabie saoudite au cours des dix derniers jours.

«L’expulsion et la déportation de migrants éthiopiens en situation irrégulière, alors que la réponse de leur pays au Covid-19 n’est pas prête, les met en danger», écrit Catherine Sozi, coordinatrice humanitaire des Nations unies pour l’Ethiopie, dans un document consulté lundi par l’AFP. Les migrants sont gardés dans des centres de détention en Arabie saoudite avant d’être renvoyés en Ethiopie. Et on ne sait pas très bien dans quelle mesure les autorités saoudiennes les dépistent pour détecter les symptômes de Covid-19.

Une pause de deux semaines

Le gouvernement éthiopien avait demandé qu’il soit mis fin à ces expulsions jusqu’à ce qu’il puisse mettre en place 30 centres de quarantaine à Addis-Abeba, indique Mme Sozi. Mais les expulsions ont continué, alors que «seulement sept centres de quarantaine peuvent accueillir des rapatriés» et que «beaucoup de travail reste à faire» pour que les centres de quarantaine éthiopiens soient conformes aux directives de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), estime Mme Sozi.

Selon l’OIM, jusqu’à un demi-million d’Ethiopiens se trouvaient en Arabie saoudite lorsque les autorités de ce pays ont lancé une campagne contre l’immigration clandestine, en 2017. Depuis lors, environ 10 000 Ethiopiens ont été expulsés chaque mois, y compris en janvier et février de cette année. Selon le travailleur humanitaire interrogé par l’AFP, il y a eu une pause de deux semaines dans les expulsions à partir du moment où l’Ethiopie a annoncé son premier cas de Covid-19, le 13 mars. Mais les vols de rapatriement ont depuis repris.

«Ces migrants sont très vulnérables. Ils retournent en Ethiopie avec d’importants besoins en soins médicaux», affirme l’humanitaire. L’Ethiopie n’a signalé que 74 cas de Covid-19 et trois décès (contre 4 934 cas et 65 morts en Arabie saoudite), mais les tests restent limités et les experts craignent que le faible système de santé du pays ne soit rapidement submergé par un afflux de cas.

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