En pleine pandémie, des pays d’Afrique de l’Est proies des criquets pèlerins
Par AlAhed avec Sputnik
Alors que la barre des 100.000 morts dus au Covid-19 a été franchie dans le monde, certains pays d’Afrique de l’Est s’apprêtent à être également frappés par un autre fléau: la deuxième vague des criquets pèlerins qui risque d’entraîner la famine, rapporte Associated Press.
Proies des insectes depuis plusieurs mois, les pays de la région se préparent à faire face à la deuxième vague de ces dangereux destructeurs des cultures vivrières, cette fois-ci 20 fois plus nocive que la précédente, considérée comme la plus importante depuis 70 ans, détaille le média.
C'est surtout l’Éthiopie, le Kenya et la Somalie qui sont le plus en danger et encourent le risque de souffrir d’une insécurité alimentaire aiguë, fait savoir l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) dans un communiqué publié sur le site de l’organisation, le 9 avril.
«La recrudescence de criquets pèlerins est toujours alarmante, en particulier en Éthiopie, au Kenya et en Somalie où la situation représente une menace sans précédent pour la sécurité alimentaire et les moyens d'existence des populations», indique le communiqué de l’organisation qui, «malgré les défis et contraintes liées aux mouvements du personnel et à l'équipement, imposés par la pandémie de Covid-19», continue de travailler afin de contenir la recrudescence des insectes dans la région.
Des essaims ont également été aperçus à Djibouti, en Érythrée, en Tanzanie et au Congo, informe Associated Press.
Un fléau «plus destructeur que le coronavirus»
Pour chasser les criquets pèlerins, les habitants de villages des pays concernés s’évertuent autant que possible, les mesures appliquées pour enrayer la propagation du Covid-19 empêchant considérablement leur lutte.
Alors que certains se servent des casseroles en métal, d’autres sifflent ou jettent des pierres pour tenter de se débarrasser de ces insectes destructeurs, jugés par certains plus dangereux que le coronavirus, relate Associated Press.
«Une fois qu'ils ont atterri dans votre jardin, ils détruisent tout. Certaines personnes vous diront même que les criquets sont plus destructeurs que le coronavirus. Il y en a même ceux qui ne croient pas que le virus arrivera jusqu'ici », témoigne Yoweri Aboket, fermier ougandais, cité par le média.
Les fonctionnaires de la FAO ont déjà pointé du doigt le rôle du climat dans la recrudescence de criquets pèlerins.
À en croire Associated Press, la vague à venir elle aussi serait provoquée par un facteur climatique, notamment par des pluies saisonnières contribuant à de nouvelles pousses végétales, si séduisantes pour des insectes.