noscript

Please Wait...

Coronavirus: bouclage levé à Wuhan, près de 2.000 morts en une journée aux Etats-Unis

Coronavirus: bouclage levé à Wuhan, près de 2.000 morts en une journée aux Etats-Unis
folder_openEurope access_time depuis 4 années
starAJOUTER AUX FAVORIS

Par AlAhed avec AFP

Des milliers de Chinois se ruaient vers la sortie mercredi à Wuhan après la fin du bouclage de la ville à l'origine du Covid-19, qui poursuit son périple mortel à travers le monde, avec un bilan quotidien record de près de 2.000 décès aux Etats-Unis.

Des dizaines de milliers de passagers étaient attendus mercredi dans les gares de Wuhan, à la faveur de la levée du blocage imposé fin janvier dans cette ville de 11 millions d'habitants située au centre de la Chine.

L'aéroport de Wuhan a recommencé à accueillir des passagers en partance, et des milliers d'automobilistes ont pris la route pour quitter la ville. Les contrôles restent toutefois stricts et seules les personnes certifiées en bonne santé peuvent sortir.

La veille et pour la première fois depuis le début de l'épidémie, le ministère chinois de la Santé n'avait fait état d'aucun nouveau décès lié au Covid-19 dans le pays. Mercredi, les autorités ont toutefois annoncé la mort de deux personnes au cours des dernières 24 heures.

L'attente du pic en Europe

Dans le reste du monde, on s'approche des 100.000 morts, avec plus de 80.000 recensés mardi par l'AFP. Ce comptage, à partir de sources officielles, est toutefois en dessous de la réalité, puisque de nombreux morts hors des hôpitaux ne sont ni testés, ni comptabilisés, par exemple aux Etats-Unis où les règles varient d'un territoire à l'autre.

La France a été mardi le quatrième pays à franchir la barre des 10.000 morts, après l'Italie, l'Espagne et les Etats-Unis. Plusieurs municipalités françaises ont décidé de renforcer les mesures de confinement. A Paris et alentour, l'activité sportive en extérieur est désormais interdite entre 10H00 (8H00 GMT) et 19H00 (17H00 GMT).

D'un jour à l'autre, les bilans montent et descendent. L'Espagne, après quatre jours de baisse, a annoncé 743 morts, qui portent le total à 13.798.

En dépit de ces rebonds, le nombre de nouvelles hospitalisations marque le pas dans plusieurs pays, dont l'Espagne et l'Italie (17.127 morts), ce qui pourrait mécaniquement faire baisser le nombre de morts après un délai, puisque les décès interviennent souvent après plusieurs jours d'hospitalisation, parfois des semaines.

«Bien que lentement, une certaine baisse de pression commence à être observée dans les hôpitaux et les unités de soins intensifs», relève la Dr Maria José Sierra, du Centre d'alertes sanitaires espagnol.

A l'hôpital Vall d'Hebron, le plus grand de Barcelone, «nous avons eu jusqu'à 24 nouveaux patients par jour deux jours de suite», témoigne le chef du service Ricard Ferrer, qui évoque également une situation stabilisée. Mais «on s'attend encore à une ou deux semaines très critiques».

Idem en Italie, pays européen le plus touché, où la situation s'est par exemple stabilisée à Rome. Après la période intense du mois de mars, les choses semblent se calmer depuis quelques jours avec «une légère baisse du nombre des admissions», constate Girolamo De Andreis, coordinateur infirmier à l'hôpital Tor Vergata, dans l'est de la capitale italienne.

Le nombre de malades en soins intensifs a baissé mardi pour la quatrième journée consécutive en Italie, qui a toutefois passé la barre des 17.000 morts avec 604 nouveaux décès en 24 heures.

En Grande-Bretagne, le Premier ministre Boris Johnson a passé sa deuxième nuit en soins intensifs après avoir été contaminé par le coronavirus et hospitalisé dimanche. «Il s'en tirera, c'est un battant», a affirmé le ministre des Affaires étrangères, Dominic Raab, désigné pour le remplacer.

Les Noirs plus touchés aux Etats-Unis

Aux Etats-Unis, le coronavirus a tué près de 2.000 personnes en 24 heures mardi, soit le pire bilan journalier dans un seul pays depuis le début de la pandémie.

L’Etat de New York, épicentre américain de l'épidémie, a enregistré un nouveau record de 731 morts en 24 heures, pour un total de 5.489 décès. Mais les autorités s'accrochent à quelques lueurs d'espoir. «La moyenne sur trois jours est en baisse, ce qui est une bonne nouvelle», a souligné le gouverneur Andrew Cuomo.

Mais New York n'est pas le seul foyer américain. Les hôpitaux du New Jersey, juste au sud, ainsi que ceux du Michigan (Detroit) et de la Louisiane (La Nouvelle-Orléans), sont submergés.

Une population semble particulièrement exposée, d'après des remontées provenant de quelques juridictions, dont Chicago et Washington: les Noirs.

D'abord parce qu'ils sont plus susceptibles d'avoir l'une des maladies qui causent des complications mortelles du Covid-19: le diabète, l'hypertension, les maladies cardiovasculaires.

Mais aussi car les inégalités socio-économiques historiques aggravent l'impact de l'épidémie dans la communauté: moins d'accès aux soins et au dépistage, et des emplois plus exposés à la contamination (supermarché, chauffeurs de bus...).

Des organisations de défense des minorités ont appelé les autorités fédérales à publier des statistiques nationales ventilées par ce que les Américains appellent «race» et ethnicité.

Chômage massif

Partout dans le monde, les autorités tentent d'anticiper les conséquences économiques déjà catastrophiques de la pandémie.

Aux Etats-Unis, l'administration du président Donald Trump a engagé de nouvelles discussions avec le Congrès pour débloquer 250 milliards de dollars supplémentaires en faveur des petites et moyennes entreprises afin de préserver l'emploi.

En revanche, les 27 pays de l'Union européenne continuent à afficher leurs divisions. Les pays du Nord restaient mardi soir opposés à ceux du Sud, qui réclament un effort financier sans précédent au prix d'une dette commune.

La coopération internationale reste difficile. Donald Trump, très remonté contre l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qu'il accuse de favoriser la Chine, a menacé mardi soir de lui couper les vivres.

L'UE va par ailleurs garantir plus de 15 milliards d'euros pour aider les pays les plus vulnérables en Afrique et dans le reste du monde.

Les marchés misent également sur une prochaine décrue: en Asie et en Europe, les grandes Bourses ont fini largement dans le vert, tandis que Wall Street a fini en légère baisse.

Mais une récession généralisée apparaît inévitable en 2020, l'Organisation internationale du travail évoquant la plus grave crise du marché de l'emploi depuis la Seconde Guerre mondiale, avec 1,25 milliard de travailleurs potentiellement touchés.

Crainte d'un relâchement

Un débat mondial s'esquisse déjà sur le «déconfinement», suscitant la crainte d'un relâchement chez les plus de quatre milliards de personnes, soit plus de la moitié de l'humanité, aujourd'hui contraintes ou appelées par leurs autorités à rester chez elles.

Après l'Autriche lundi, la Slovénie veut lever des restrictions la semaine prochaine, la Norvège à compter du 20 avril, et le Portugal évoque un début de retour à la normale en mai.

A Bruxelles, la Commission européenne a finalement renoncé à rendre publiques mercredi ses recommandations pour une sortie coordonnée de la période de confinement.

Le monde du sport tente de s'adapter à la nouvelle donne. En Allemagne, on anticipe des stades vides pour de nombreux matchs à venir, tandis que le «calcio», le foot italien, se déchire pour savoir si le championnat doit reprendre ou pas cette année.

Comments

//