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Coronavirus: plus d’un million de malades dans le monde, la pandémie explose aux Etats-Unis

Coronavirus: plus d’un million de malades dans le monde, la pandémie explose aux Etats-Unis
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Par AlAhed avec AFP

Le monde a franchi le cap du million de personnes testées positives au coronavirus, et la pandémie explose aux Etats-Unis, où 1.169 décès ont été enregistrés en 24 heures, en hausse d'un tiers sur le précédent bilan quotidien.

Les économies sont ravagées par ce fléau, comme le montre un autre chiffre dramatique: en une semaine, 6,6 millions d'Américains ont perdu leur emploi. La moitié de l'humanité est à l'arrêt, soumise à des mesures de confinement parfois extrêmement strictes.

Le nombre des cas confirmés d'infection par le coronavirus dans le monde dépasse le million vendredi, et celui des décès les 52.000, selon un comptage de l'AFP.

L'Europe est le continent le plus touché, mais les Etats-Unis sont en passe de devenir le nouvel épicentre de la pandémie, avec un quart des cas enregistrés. Ces bilans sont probablement bien en-dessous de la réalité, faute de capacités suffisantes de dépistage.

Aux Etats-Unis, le nombre des décès en 24 heures a de nouveau établi un sinistre record: 1.169 morts, selon le comptage de l'université américaine Johns Hopkins, qui fait référence.

Une hausse énorme

Ce chiffre constitue une hausse énorme, de près d'un tiers, par rapport au précédent bilan quotidien (884 morts) de la même université.

En chiffres absolus, c'est le bilan sur 24 heures le plus élevé jamais enregistré dans un pays depuis le début de la pandémie. L'Italie a toutefois frôlé le millier de morts (969) le 27 mars avec une population cinq fois moins nombreuse que celle des Etats-Unis.

Au total, 5.926 personnes sont décédées depuis le début de la pandémie aux Etats-Unis.

Le Covid-19, dont certains responsables minimisaient l'importance il y a encore quelques semaines, s'est révélé dans de nombreux cas une maladie épouvantable. Une fois guéris, les anciens malades racontent leur peur de mourir, comme Javier Lara, 29 ans, qui s'est retrouvé «en soins intensifs et sous oxygène" en Espagne, avant de sortir de l'hôpital le 23 mars. Aux soignants, il avait demandé: "Je vais mourir? M'en remettre? Ils me disaient: +Nous ne le savons pas, ce virus est nouveau+».

Les conséquences sociales sont désastreuses. Comme aux Etats-Unis où les demandes hebdomadaires d'allocations chômage ont enregistré un nouveau record, avec 6,6 millions de nouvelles demandes.

La compagnie aérienne britannique British Airways a annoncé qu'elle plaçait 28.000 salariés, soit 60% de ses effectifs, en chômage partiel.

«Pas de guerre sans armes»

L'ampleur de la crise ne dissimule pas les tragédies individuelles: la mort d'un nouveau-né mercredi dans l'Etat du Connecticut a frappé les esprits, les enfants étant jusqu'ici relativement épargnés.

Selon les projections de la Maison Blanche, le Covid-19 devrait faire entre 100.000 et 240.000 morts aux Etats-Unis.

La pandémie a entraîné jeudi le report d'un mois (à mi-août) de la convention du parti démocrate, qui doit désigner son candidat à l'élection présidentielle de novembre face au républicain Donald Trump.

Le président a annoncé qu'il avait subi un nouveau test jeudi, négatif. C'est la deuxième fois qu'il est testé depuis le début de la crise.

La ville de New York concentre les inquiétudes, avec déjà plus de 1.500 morts. Comme auparavant en Italie, en Espagne ou en France, les personnels médicaux demandent des équipements de protection.

«Les soldats ne vont pas à la guerre sans armes, pourquoi les infirmiers travailleraient-ils sans équipement de protection?». Une trentaine d'infirmiers ont organisé jeudi une rare manifestation devant un hôpital new-yorkais, pour dénoncer le manque de masques et de blouses.

Afflux de corps

En Italie, pays le plus endeuillé par la pandémie à ce jour, le plus grand crématorium de Milan a fermé ses portes, débordé par l'afflux de corps. A Bergame, la ville la plus touchée du pays, des corps ont été transportés par camions militaires vers d'autres régions pour être incinérés.

En Iran (3.160 morts), où les autorités se sont résolues fin mars à interdire tout déplacement entre les villes, le président du Parlement Ali Larijani a été testé positif.

Malgré les mesures de confinement, les bilans ne cessent de s'alourdir: près de 14.000 morts en Italie, 10.000 en Espagne, près de 6.000 aux Etats-Unis.

En France, le bilan a été porté à 5.300 morts, dont près de 900 personnes décédées dans des maisons de retraite.

L'ampleur du drame dans ces quatre pays, qui ont chacun dépassé le bilan officiel de décès communiqués pour la Chine continentale (3.318) où l'épidémie s'était déclarée, suscitent des soupçons sur l'authenticité des chiffres chinois.

Economie ou santé

L'Espagne a déploré jeudi 950 décès en 24 heures, un nouveau record dans le pays, qui a aussi enregistré en mars plus de 300.000 nouveaux demandeurs d'emploi.

Le gouvernement italien, sous pression pour lever les mesures de confinement et relancer une économie au ralenti, est face au choix «horrible» de «mettre l'économie en stand-by ou mettre en danger la vie de nombreuses personnes», selon l'Américain Paul Romer, prix Nobel 2018 d'économie.

La Commission européenne a proposé jeudi de créer un instrument pour garantir jusqu'à 100 milliards d'euros les plans nationaux de soutien à l'emploi.

Et la Banque mondiale s'est dite prête à mettre sur la table jusqu'à 160 milliards de dollars sur les 15 prochains mois pour aider les pays à répondre aux conséquences sanitaires immédiates de la pandémie et soutenir la reprise économique.

L'Assemblée générale de l'ONU a approuvé jeudi par consensus une résolution appelant à la «coopération internationale» et «au multilatéralisme  pour combattre le Covid-19, premier texte des Nations unies depuis le déclenchement de la pandémie.

En Russie, le président Vladimir Poutine a prolongé jusqu'à la fin du mois le principe de jours chômés imposé depuis une semaine, laissant les autorités régionales fixer les termes du confinement, notamment à Moscou, principal foyer dans le pays.

Faute de vaccin ou de traitement, l'isolement reste le moyen de lutte le plus efficace pour limiter ainsi la propagation d'un virus extrêmement contagieux.

Un vrai défi dans les pays pauvres, comme au Rwanda. Désormais dans la misère la plus totale, Regine Murengerantwari, veuve, ne peut offrir qu'un bol de porridge par jour à ses quatre enfants, d'ordinaire nourris à l'école à Kigali.

Autre polémique, des responsables politiques français ont accusé des acheteurs américains d'avoir «surenchéri» pour acheter des livraisons de masques de protection fabriqués en Chine et commandés par la France. Washington a dénoncé des informations «complètement fausses», mais l'échange montre combien il est difficile aux Etats et aux collectivités de s'approvisionner en équipements médicaux.

Et après plusieurs jours de blocage, la Floride a autorisé un paquebot de croisière à accoster au nord de Miami pour débarquer ses passagers dont certains sont atteints du coronavirus. Le Zaandam errait en mer depuis des jours, rejeté par plusieurs ports d'Amérique latine.

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