Le Tribunal militaire libanais décide d’acquitter l’agent d’«Israël» Amer Fakhoury
Par AlAhed avec sites web
Le Tribunal Militaire libanais a décidé d’acquitter l'ancien cadre de la milice pro-israélienne de «l’Armée du Liban-Sud» (ALS), Amer Fakhoury, des charges de tortures et de kidnapping.
Amer Fakhoury, 56 ans, avait fait l’objet en 1996 d’un jugement par contumace le condamnant à 15 ans de prison pour collaboration avec l’ennemi sioniste.
Il aurait notamment orchestré des séances de torture visant à arracher des aveux à des détenus emprisonnés à partir de 1985, et donné des ordres pour mater une mutinerie qui avait éclaté en novembre 1989, ordonnant le lancement de bombes à gaz dans les cellules.
Toutefois, à part les crimes atroces dont il s’était rendu coupable et pour lesquels il a déjà été jugé, l'ancien agent pro-israélien en aurait plus récemment commis un autre: il a notamment obtenu la nationalité et un passeport israéliens, des faits qu'il a admis lors de son interrogatoire mené par la Sûreté générale après son arrestation.
Celui que l'on a surnommé «le boucher de Khiam» en raison des tortures qui ont été infligées aux prisonniers de l'ancienne prison du Liban-Sud, a été arrêté le 12 septembre 2019, alors qu’il venait d’arriver des Etats-Unis où il réside depuis qu’il a quitté le Liban avant la libération en l’an 2000, pour se rendre en Palestine occupée.
Une audience secrète
«Le tribunal militaire par la personne de son président le général Hussein Abdallah et son procureur général le juge Peter Germanos ont exécuté une décision politique de l’Etat libanais, sous la pression des ordres américains», a déploré le journal libanais AlAkhbar.
Selon ce dernier, le tribunal a renvoyé le parquet à la demande des agents de la défense de Fakhoury. Alors Germanos a laissé l’ordre d’appréciation au tribunal, le libérant d’un fardeau moral, et de son droit de faire appel de toute décision réduite.
AlAkhbar révèle que l’audience s’est tenue lundi de manière plus confidentielle, à un moment où le pays a été suspendu en raison du nouveau coronavirus.
Toujours d’après le quotidien, la décision a été prise intentionnellement avant la fermeture de l’aéroport international prévue le mercredi 18 mars, afin qu’il puisse être retiré du pays avant.
Séquestré dans un hôpital et non dans une prison, sous prétexte qu’il est atteint d’un cancer, l’admission d’un paiement formel et l’abandon des charges retenues contre lui «pour prescription» signifient que sa libération aura lieu immédiatement.
Fakhoury est poursuivi dans une autre affaire par le juge d’instruction de Beyrouth, Bilal Halawé, pour une plainte portée contre lui par d’anciens détenus du camp de Khiam qui l’accusent de séquestration et de torture. Mais il n’a pas encore apparu devant le juge en raison de son «état de santé» et aucun mandat d’arrêt n’a été émis contre lui, indique l’agence officielle libanaise ANI.
Les pressions américaines à l’État libanais n’ont pas cessé depuis son arrestation en septembre dernier, sous prétexte qu’il détient la nationalité américaine et qu’il est atteint d’un cancer au stade 4. Les plus récentes ont été formulées par la nouvelle ambassadrice américaine, Dorothy Chia, lorsqu’elle a rencontré le président de la République la semaine dernière en présentant son accréditation.