Une nouvelle victime de la détention à Bahreïn: Hamid al-Khatam décède d’un cancer
Par Zeinab Daher
Hamid, le père d'Abdullah, Ridha et Mariam al-Khatam, n'est pas le premier prisonnier d'opinion qui a payé sa vie pour avoir exprimé ses pensées dans le Royaume de Bahreïn. Malheureusement, il ne sera même pas le dernier…
Bahreïn a un dossier complet de violations des droits de l'homme. C'est le pays où les détenus, qui sont à l'origine des militants politiques ou des droits de l'homme, sont soit exécutés [sans en informer leurs familles], soit maltraités à tous les niveaux. Hamid al-Khatam en est le dernier exemple.
Bahreïn est également le pays qui a accueilli la conférence qui a proposé le plan du président américain Donald Trump au Moyen-Orient pour voler le reste de la Palestine et sa capitale, al-Qods. Ce régime se vante de liens publics et ouverts avec l’Entité israélienne.
De plus, Bahreïn échange sans surprise des voyages touristiques depuis et vers les territoires occupés par «Israël», dans un acte flagrant de normalisation avec une Entité dont les agissements sont les plus brutaux au monde, et qui est censée être le principal ennemi du monde arabe et musulman qui considèrent occupé al-Qods leur site le plus sacré et leur première destination.
Voici la triste histoire du militant bahreïni Hamid al-Khatam, décédé vendredi le 31 janvier 2020.
Hamid a rejoint Twitter en 2011. Il a publié des tweets de son compte personnel @hhaammeed, entre autres, en soutien aux détenus bahreïnis. Ses postes ont souvent dénoncé les crimes du régime d'Al-Khalifa contre des militants dans son pays d'origine.
Le 25 juillet 2016, les forces du régime bahreïni ont attaqué le domicile de Hamid à l'aube et l'ont arrêté. Son terrible crime faisait ses propres publications sur Twitter. Les tweets de Hamid ont été classés comme «incitant à la haine contre le régime» et «insultant le roi».
Pendant l'interrogatoire, il était évident que le téléphone de Hamid avait été piraté et surveillé par le gouvernement. Les enquêteurs ont tenté de le forcer à révéler l'identité d'autres militants en ligne.
Al-Khatam, père de deux fils et d'une fille, appartient à Samaheej, un petit village situé sur la côte nord de l'île de Muharraq au royaume de Bahreïn. Son crime : les tweets qu'il publiait défendaient les revendications populaires. Hamid a été condamné à deux ans de prison. Cependant, le 15 novembre 2016, la Cour d'appel a commué sa peine en un an.
Hamid a purgé une partie de sa peine à la prison Al-Hawd al-Jaff, puis a été transféré dans l'autre prison notoire de Jaw.
Bien qu'arrêté en parfaite santé, lorsqu'il a été libéré le 25 juillet 2017 après avoir purgé sa peine, Hamid souffrait d'un cancer de l'estomac en raison de tortures, de mauvais traitements et de négligences médicales. Al-Khatam a quitté Bahreïn pour recevoir un traitement en Inde après avoir rendu son verdict en juillet 2017. Il a combattu la maladie jusqu'à sa mort tragique et prématurée.
Des mois plus tard, Hamid, 38 ans, est retourné à Bahreïn, mais ne s'est pas guéri de la maladie qui est apparue dans son corps peu de temps après.
Hamid était connu pour sa gentillesse et ses manières. Il était membre de la Samaheej Charitable Society et était connu pour être utile et charitable envers ceux qui en avaient besoin.
Triste est l'histoire de Hamid et de ses camarades. Mais de tels cas passent complètement inaperçus dans les médias. Ils le sont également par des groupes de défense des droits humains dont la fonction est de venir en aide à ces cas.
Hamid est à la fois un témoin oculaire et un exemple des souffrances des détenus politiques bahreïnis. Il y a des dizaines de prisonniers d'opinion derrière les barreaux du régime de Bahreïn, qui souffrent de toutes sortes de maladies dangereuses et se voient refuser le traitement de base.
L’attitude des Al-Khalifa n’a pu être à ce point brutal envers les citoyens bahreïnis sans l’incitation des Saouds, et au-dessus d'eux des Etats-Unis qui tentent de faire taire toutes les voix de liberté et de souveraineté chez les peuples de notre région, pour garder leur dominance par le moyen de régimes dictatoriaux qu’ils soutiennent.