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Cheikh Ali Salmane, cinq années derrière les barreaux, et l’injustice continue

Cheikh Ali Salmane, cinq années derrière les barreaux, et l’injustice continue
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Par AlAhed

Le 28 décembre marque le cinquième anniversaire de l'arrestation du secrétaire général du mouvement Al-Wefaq, le cheikh Ali Salmane, détenu dès lors par les autorités bahreïnies, après avoir dirigé le mouvement de contestation populaire réclamant des réformes politiques à la monarchie au pouvoir, et qui a été massivement réprimé par les autorités.

Dans un message qu’il a adressé au monde de dedans la prison le 14 janvier 2015, cheikh Ali Salmane a déclaré : «Je suis en prison pour avoir réclamé pacifiquement la citoyenneté égale, pour avoir refusé la discrimination tribale et confessionnelle, et réclamé, avec mon peuple, l’élection d’un parlement qui tient le pouvoir législatif et la formation d’un gouvernement qui représente la volonté populaire.»

La Cour suprême de Bahreïn a confirmé le 28 janvier 2019 en appel la peine de prison à perpétuité du chef de l’opposition bahreïnie, le cheikh Ali Salmane, ainsi que celle de deux de ses collaborateurs, sous prétexte d’«intelligence avec le Qatar», selon une source judiciaire.

À la tête du mouvement al-Wefaq, le cheikh Salmane, 53 ans, avait été condamné le 4 novembre 2018 pour «intelligence avec le Qatar (...) dans le but de renverser l’ordre constitutionnel du pays» et «actes d’hostilité envers le royaume de Bahreïn», selon Manama.

Ce jugement avait aussitôt été dénoncé comme politique par des organisations de défense des droits humains, Amnesty le qualifiant de «parodie de justice».

«C’est une vengeance politique et une insulte à la justice», avait affirmé sayyed Ahmad Alwadaei, directeur de Bahrain Institute for Rights and Democracy (BIRD), dans un communiqué, ajoutant que cette décision faisait «honte aux dirigeants de Bahreïn et à leurs alliés, les États-Unis et le Royaume-Uni».

L’inculpation du cheikh Salmane était intervenue après l’embargo décrété en juin 2017 contre Doha par l’Arabie saoudite, Bahreïn, les Émirats arabes unis et l’Égypte. Ces pays ont accusé le Qatar de «soutenir des mouvements radicaux», ce que Doha a démenti, et de «se rapprocher de l’Iran». Le Qatar a accusé en retour ses adversaires de chercher à mettre sa politique étrangère sous tutelle.

Prisonnier de conscience

Le petit royaume de Bahreïn a été secoué par des troubles à partir de 2011, lorsque les forces de sécurité ont réprimé un grand mouvement de protestation pacifique qui réclamait des réformes démocratiques.

Depuis 2011, les procès d’opposants se sont multipliés à Bahreïn. Des centaines de dissidents sont actuellement emprisonnés, jugés ou déchus de leur nationalité.

Le royaume a également approuvé en 2017 un amendement constitutionnel donnant à la justice militaire la possibilité de juger des civils accusés de «terrorisme».

Pour Amnesty, le verdict définitif prononcé en janvier dernier contre le cheikh Salmane, «à l’issue d’un procès inéquitable, souligne la détermination des autorités à faire taire toute voix critique». «Les autorités doivent annuler la condamnation et libérer immédiatement et sans condition le cheikh Salmane. Elles doivent aussi annuler la décision de dissoudre les deux groupes d’opposition, al-Wefaq et Waad», avait ajouté l’ONG.

 

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