Tensions à Paris en marge de la manifestation contre la réforme des retraites
Par AlAhed avec Reuters
Des heurts entre un demi-millier de casseurs et les forces de l’ordre ont perturbé jeudi après-midi à Paris, près de la place de la République, la manifestation contre le projet gouvernemental de réforme des retraites qui rassemblait des dizaines de milliers de personnes, ont indiqué des sources policières.
Le cortège, très dense, devait partir de la gare du Nord pour rallier la place de la Nation, mais l’atmosphère bon enfant qui présidait aux premiers temps du rassemblement a laissé place à des scènes de violence aux abords de la place de la République.
La situation était toutefois calme en fin et en début de cortège, selon des témoins.
Quelque 500 «black blocs», selon la police, s’en sont pris à du matériel urbain, ont mis le feu à des trottinettes électriques, renversé et incendié un abri de chantier. Une entrée de métro place de la République a également été incendiée. Les pompiers ont éteint ces deux foyers.
Des membres des forces de l’ordre ont été la cible de projectiles, notamment des pétards et des fusées de feu d’artifice.
Les forces de l’ordre ont chargé à plusieurs reprises de petits groupes d’«ultras» en faisant usage de gaz lacrymogènes, mais les incidents étaient contenus dans un périmètre restreint.
Plusieurs manifestants pacifiques ont rebroussé chemin sur le boulevard Magenta.
«Chili, Hong Kong, Irak, Liban, Colombie, France», «Fini d’être dociles», pouvait-on lire sur les panneaux de protection d’une banque maculés de slogans. «La retraite à poings dans ta gueule», avait été inscrit sur une vitrine.
La préfecture de police de Paris avait demandé mercredi aux commerces, cafés et restaurants situés sur le parcours de la manifestation de fermer.
«Tous à Nation», clamaient des «ultras», laissant craindre une extension des incidents.
A 17h00 (16h00 GMT), 57 personnes avaient été placées en garde à vue à Paris, a fait savoir le parquet.
A 15h30, la préfecture de police faisait état de 71 interpellations et 9.350 contrôles.
Le Premier ministre, Edouard Philippe, a distingué jeudi «casseurs» et manifestants pacifiques. Lors d’une déclaration à la presse, il a rendu hommage «aux organisations syndicales qui ont encadré les manifestations» en province, où quelques tensions ont été signalées à Nantes, Rennes, Bordeaux.
«Paris: une fois de plus, méthode nulle du préfet (de police de Paris Didier) Lallement. Seule ville de France à violences et gazages de masse», a écrit sur Twitter Jean-Luc Mélenchon.
«J’espère que le préfet Lallement ne va pas faire trop de bêtises cet après-midi, qu’il ne va pas comme d’habitude déployer ses méthodes de psychopathe pour enfermer les gens, les gazer, les matraquer», avait déclaré dans la matinée le chef de file de La France insoumise, qui a manifesté à Marseille.