Le Vatican critique le soutien américain aux colonies israéliennes
Par AlAhed avec AFP
Le Vatican a protesté mercredi contre la décision des États-Unis de ne plus considérer comme illégales les colonies israéliennes en Cisjordanie occupée et le secteur est d’al-Qods occupée (Jérusalem-est), rejoignant ainsi de nombreuses critiques sur le plan international.
«Le Saint-Siège réitère sa position sur la solution des deux États pour deux peuples, seule manière de parvenir à une solution définitive à ce conflit de longue date», dit le communiqué envoyé mercredi.
Aucune mention directe des États-Unis dans le texte, qui dénonce cependant des «décisions récentes qui risquent de compromettre encore davantage le processus de paix israélo-palestinien et la déjà fragile stabilité régionale».
Dans son communiqué, le Saint-Siège rappelle qu'il «soutient le droit d'Israël à vivre en paix et en sécurité», mais «à l'intérieur des frontières reconnues par la communauté internationale».
Tout en ajoutant que «le même droit appartient au peuple palestinien, qui doit être reconnu, respecté et appliqué».
Le pape François, qui est arrivé mercredi en Thaïlande avant une visite au Japon, n'a pas abordé pour le moment cette question.
Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a déclaré lundi que «l'établissement de colonies de civils israéliens en Cisjordanie n'est pas en soi contraire au droit international».
Comme la reconnaissance unilatérale d’al-Qods occupée (Jérusalem) comme «capitale d'Israël», et celle de la «souveraineté» de l'entité sioniste sur le Golan syrien, cette annonce marque une nouvelle rupture avec la tradition diplomatique américaine.
Elle a été saluée comme une «victoire» en «Israël», mais dénoncée par l'Autorité palestinienne et la quasi-totalité de la communauté internationale.
L'annonce américaine a suscité la réprobation d'une bonne partie de la communauté internationale, en particulier des Nations Unies, de l'Union européenne et de la Ligue arabe.
Washington se pose, avec cette position, à contre-courant de résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU considérant les colonies comme une «violation du droit international humanitaire» mettant «gravement en péril» la soi-disant «solution à deux Etats».
La colonisation de la Cisjordanie occupée s'est poursuivie sous tous les «gouvernements israéliens» depuis 1967, mais s'est accélérée sous l'impulsion du premier ministre Benjamin Netanyahu.
Aujourd'hui, plus de 400.000 colons sionistes occupent des territoires en Cisjordanie, où vivent également 2,7 millions de Palestiniens.