Iran: face aux «émeutes», l’Etat «ne doit pas autoriser l’insécurité», dit Rohani
Par AlAhed avec agences
Le président iranien Hassan Rohani a déclaré dimanche que l'Etat ne devait «pas autoriser l'insécurité» face aux «émeutes» déclenchées vendredi soir dans plusieurs villes d'Iran par l'annonce d'une hausse du prix de l'essence.
«Manifester son mécontentement est un droit, mais la manifestation est une chose, et l'émeute en est une autre», a déclaré M. Rohani lors d'un conseil des ministres, selon un communiqué de la présidence.
«Nous ne devons pas autoriser l'insécurité dans la société», a ajouté le président iranien.
Deux personnes au moins, un policier et un civil, ont été tuées en Iran au cours de violentes manifestations contre la hausse du prix de l'essence annoncée vendredi par le gouvernement.
A propos de cette annonce, M. Rohani a expliqué devant les ministres que l'Etat n'avait pas d'autre solution pour aider mieux les «familles à revenu moyen et bas qui souffrent de la situation économique créée par les sanctions», ajoute le communiqué.
Selon le plan annoncé par le gouvernement, le prix de l'essence, très subventionnée en Iran, doit augmenter de 50% à 15.000 rials (11 centimes d'euros) pour les 60 premiers litres achetés chaque mois, et de 300% au-delà.
Décidé par les trois Pouvoirs (Exécutif, législatif et Judiciaire), le plan de la «Gestion de la consommation du carburant», est entré en vigueur depuis le vendredi 15 novembre.
Aux termes de ce plan, les recettes dégagées par cette réforme du système de subvention des carburants doivent bénéficier aux 60 millions d'Iraniens les moins favorisés (sur une population totale de 83 millions d'habitants).
Ces mesures ont provoqué des manifestations de colère alors que les Iraniens sont confrontés à une situation économique difficile aggravée par le rétablissement de sanctions américaines l'an dernier, après la décision de Donald Trump de sortir les Etats-Unis de l'accord international sur le programme nucléaire de la République islamique.
Les manifestations se sont étendues samedi à une quarantaine de villes.
Le Leader de la Révolution islamique d’Iran, sayed Ali Khamenei, a également soutenu dimanche la hausse du prix de l'essence et accusé les adversaires de la République islamique et les ennemis étrangers de «sabotage», rapporte la télévision officielle.