Le Yémen ne peut plus attendre: des célébrités exhortent leurs gouvernements à cesser les ventes d’armes
Par AlAhed avec AFP
Des personnalités dont Annie Lennox (Eurythmics), l'actrice française Catherine Deneuve et l'ex-footballeur Vikash Dhorasoo ont exhorté mercredi la France, le Royaume-Uni et les USA à cesser leurs ventes d'armes à l'Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis engagés dans la guerre au Yémen.
L'acteur Charles Dance («Game of Thrones») et l'humoriste française Sophia Aram participent aussi à un film de sensibilisation sur les conséquences de ce conflit, à l'initiative de huit ONG yéménite et internationales, dont l'ONG yéménite Mwatana for Human Rights, et les organisations Oxfam, Action contre la Faim, la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH) ou Médecins du Monde, qui s'efforcent depuis plusieurs années de protéger les civils au Yémen.
Le film évoque le parcours d'Alanoud, un enfant de 4 ans, dont les parents, les deux frères et un oncle ont été tués en 2017 dans un violent raid aérien sur un village, selon un communiqué de ces ONG.
«Ce qui me révolte, c'est qu'on parle si peu du Yémen. Tout le monde devrait être choqué par des histoires comme celle d'Alanoud. Pourtant, nous regardons ailleurs, ce qui a permis à cette guerre tragique de se poursuivre depuis plus de quatre ans», confie Catherine Deneuve.
Pour sa part, l'acteur Charles Dance estime «qu'il est de notre devoir d'empêcher que des enfants comme la petite Alanoud aient leur vie brisée par des objets fabriqués au Royaume Uni, en France ou aux États-Unis».
Depuis 2014, la population du Yémen, pays le plus pauvre de la péninsule arabique, subit une guerre qui a fait des dizaines de milliers de morts selon plusieurs organisations humanitaires.
Les bombardements et les blocus de la coalition militaire menée par l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis depuis mars 2015 n'ont fait qu'aggraver la situation humanitaire.
Selon l'ONU, le conflit a aussi provoqué la pire situation humanitaire du monde. Environ 3,3 millions de personnes sont toujours déplacées et 24,1 millions, soit 80% de la population, ont besoin d'assistance, affirme l'organisation.