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Nucléaire: l’Iran reprend des activités jusqu’ici gelées, les réactions affluent

Nucléaire: l’Iran reprend des activités jusqu’ici gelées, les réactions affluent
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Par AlAhed avec AFP

Les réactions internationales n'ont pas tardé à se faire entendre après l’annonce mardi le 5 novembre que l'Iran devait relancer des activités d'enrichissement d'uranium gelées.

L'Iran annonce enrichir de l'uranium à 5% sur le site souterrain de Fordo, a déclaré mardi le Directeur de l'Organisation de l'énergie atomique d'Iran Ali Akbar Salehi, ajoutant que le pays avait la capacité d'enrichir de l'uranium à 20% si nécessaire.

«Demain, nous enrichirons de l'uranium à 5%  à Fordo. Pour le moment, nous avons suffisamment d'uranium enrichi à 20% mais nous pouvons en produire davantage si nécessaire», a-t-il affirmé.

Cette annonce intervient après que le président iranien Hassan Rohani a annoncé le même jour une nouvelle réduction des engagements pris par son pays.

La mesure, dévoilée par M. Rohani, survient au lendemain de l'expiration d'un délai donné par Téhéran à ses partenaires de l'accord sur le nucléaire iranien conclu à Vienne en 2015 pour que ceux-ci l'aident à contourner les conséquences du retrait des Etats-Unis de ce pacte en 2018.

Elle marque la quatrième phase du plan de réduction des engagements iraniens lancé en mai en riposte au retrait unilatéral américain.

Par cette politique, Téhéran entend faire pression sur ses partenaires encore parties à l'accord (Chine, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) pour qu'ils l'aident à contourner les sanctions rétablies par Washington après sa sortie du pacte, et qui asphyxient son économie.

Appels à «revenir sur ces décisions»

Disant «comprendre les inquiétudes» de Téhéran face aux sanctions, le Kremlin a dit «observer avec préoccupation le développement de la situation».

Paris, Londres et l'Union Européenne (UE) ont appelé Téhéran à revenir sur sa décision qui, selon le Quai d'Orsay, va «à l'encontre de l'accord» de Vienne.

Les activités d'enrichissement d'uranium «contreviennent clairement à l'accord et posent un risque pour notre sécurité nationale», a déclaré le ministre britannique des Affaires étrangères Dominic Raab.

A la tête de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a exhorté l'Iran à ne pas prendre de nouvelles mesures qui mineraient davantage» ce pacte et rendraient encore «plus difficile» son sauvetage.

Washington a pour sa part accusé l'Iran de poursuivre son «chantage nucléaire». «L'Iran n'a pas de raison crédible de développer son programme d'enrichissement, dans son usine de Fordo ou ailleurs, ce n'est qu'une tentative claire de chantage nucléaire qui va seulement aggraver son isolement politique et économique», a déclaré un porte-parole du département d'Etat.

Mesures «réversibles»

M. Rohani a assuré que les mesures prises par son pays étaient «réversibles» et que Téhéran restait prête à respecter pleinement ses engagements dès que les autres parties en feront autant en prenant des mesures satisfaisant ses demandes.

L'Iran exige en particulier de pouvoir exporter son pétrole et que son système financier puisse sortir de l'isolement auquel le soumettent les sanctions américaines.

Depuis mai, l'Iran a commencé à enrichir de l'uranium à un degré supérieur au plafond prévu par l'accord de Vienne (3,67%) et à en conserver des quantités enfreignant la limite de 300 kilos fixée par ce texte.

Il a mis en production des centrifugeuses avancées, alors que l'accord ne l'autorise à produire de l'uranium enrichi qu'avec un nombre limité d'IR-1.

Lundi, Téhéran a indiqué produire désormais 5 kg d'uranium faiblement enrichi par jour, plus de dix fois plus que début septembre.

L'Iran limite néanmoins son taux d'enrichissement à 4,5%, en-deçà des 20% qu'il pratiquait avant l'accord, et très loin des 90% nécessaires pour une utilisation militaire.

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