Bahreïn: Les autorités déterminées à ignorer la grève de la faim observée par les prisonniers
Par AlAhed
Neuf jours se sont écoulés depuis le début de la grève de la faim, observée par 13 condamnés à la peine capitale dans la prison centrale Jaw à Bahreïn, en protestation contre les pressions exercées sur eux, notamment lors des visites de leurs proches.
Les informations en provenance de Bahreïn affirment que les autorités n'ont point encore répondu aux revendications, ce qui complique les faits davantage. Les activistes et les familles des détenus évoquent une grave détérioration de l'état de santé d'un certain nombre de détenus, dont des cas d'évanouissement et d'hypoglycémie.
La famille du condamné à la mort, Mohammad Radi a expliqué qu'il est en mauvais état en raison de la grève. «Sa voix était marquée par l'épuisement. Il nous a affirmé que plusieurs détenus s'étaient évanouis, accablés de fatigue, et touchés d'une grave hypoglycémie», ont-ils rapporté.
Pour sa part, l'épouse du condamné Mohammad Ramadane a déploré les conditions de son mari, notant qu'il n'arrivait plus à bien s'exprimer, s'était évanoui à plusieurs reprises et souffrait de fortes douleurs à la poitrine et aux articulations.
Par ailleurs, des activistes ont exprimé leurs appréhensions, à la suite des graves informations sur le mauvais état de santé du condamné Ahmad Al-Abbar, dont le taux d'hypoglycémie a atteint le 3, au moment où la direction de la prison de Jaw refuse de les hospitaliser avant de cesser la grève de la faim.
Les proches de ces détenus ont attribué la responsabilité de la sécurité de leurs fils au ministère de l'intérieur, appelant ce dernier à répondre à leurs demandes et à leur assurer le traitement immédiat.
La militante pour les droits de l'Homme, Ibtissam Al-Sayegh, a indiqué que la situation est désormais périlleuse pour les détenus, alors que la direction de la prison refuse de négocier. Elle a précisé qu'ils comptent uniquement sur l'eau.
Selon ses dires, les conditions du détenu Hussein Ali Mahdi sont instables, tout comme Ahmad Al-Abbar et Hussein Al-Marsouk, dont le taux de glycémie a chuté, alors que Moussa Abdallah est privé d'hospitalisation depuis un an.
Le centre international de soutien du droit et des libertés a appelé les autorités bahreïnies à autoriser la visite du commissaire des droits de l'Homme et du rapporteur onusien sur la torture, ainsi que l'ouverture d'une enquête sur l'engagement de la direction de la prison centrale Joe aux droits fondamentaux des prisonniers et dans la charte internationale des droits civiles et politiques.
Le centre a également appelé les autorités à enquêter sur les causes de la grève de la faim observée par les détenus, afin de démontrer la dimension du respect, par ces autorités, des chartes et engagements internationaux relatifs à la protection des droits de l'Homme, afin de renforcer le statut du Bahreïn dans le domaine de la protection de ces droits.