Nucléaire : 3ème étape de réduction des engagements annoncée d’ici demain (Rohani)
Par IRNA
Qualifiant de « progressives » les négociations entre Téhéran et les partenaires de l’Iran dans l’accord nucléaire de 2015 (Plan global d’action commun (PGAC)), le Président Hassan Rohani a déclaré : « Malgré le règlement d’une partie importante des différends avec l’Europe, nous ne sommes pas encore parvenus à un accord final. C’est pourquoi l’Iran franchira une troisième étape de son plan de la réduction graduelle des engagements et en annoncera les détails d’ici demain avant de la concrétiser ».
En conseil des ministres le mercredi 4 septembre, Hassan Rohani a brossé un tableau positif des négociations avec la partie européenne qui reste toujours relative : « Si par exemple on se divisait sur 20 questions, elles sont aujourd’hui réduites à trois et la plupart d’entre elles ont été résolues, mais nous n’avons pas encore atteint le point final et je pense qu’il est peu probable qu’un accord final soit obtenu d’ici demain. Ce qui nous permettra de franchir la troisième étape (de notre plan de réduction graduelle d’engagements liés au PGAC). Nous en annoncerons les détails d’ici demain et agirons sur cette base », a-t-il indiqué.
« Il s’agit de la plus importante étape de notre affranchissement dont les impacts seraient considérables », a renchéri le Président avant d’indiquer : « En vertu de ce troisième pas, l’organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA) sort du rythme normal et ses activités s’accélèrent ».
Réitérant sur le fait que Téhéran donne encore un délai de 2 mois à l’Europe pour qu’elle remplisse ses engagements envers l’Iran, le Président a conclu : « Nous passons à la troisième étape tout en poursuivant le dialogue et si nous parvenons à un accord, nous pourrons encore progresser sur la voie des négociations, de la logique et de l’entente ».
En mai 2018, les Etats-Unis ont annoncé le retrait de Washington de l’accord multilatéral historique de Vienne sur le nucléaire iranien. Et un an plus tard et à l’issu des mois de « patience et de tolérance stratégique » sans résultat, le Président iranien Hassan Rohani a déclaré que Téhéran suspendait, en riposte, une partie de ses obligations en donnant deux mois aux autres signataires du PGAC pour revenir à sa mise en œuvre.
L'Iran avait décidé en mai, un an après le retrait unilatéral des États-Unis de l'accord international de 2015 visant à limiter son programme nucléaire (d’ailleurs pacifique et à vocation civile), de cesser de restreindre ses réserves d'eau lourde et d'uranium enrichi.
Le 8 juillet dernier, Téhéran a annoncé le début de l’enrichissement de son uranium à un taux supérieur à 3,67%, le niveau maximum prévu par l’accord nucléaire.
Les responsables iraniens ne cessent d'affirmer qu'ils sont prêts à revenir à la situation précédente si les Européens partenaire de l’accord multilatéral respectent aussi leurs engagements pour permettre à l'Iran, malgré les sévères sanctions américaines, d'exporter son pétrole et d’avoir des relations bancaires et commerciales normales avec le reste du monde en vertu du Pacte.
La France, l'Allemagne et le Royaume-Uni ont appelé dans une déclaration commune à une désescalade des tensions opposant l’Iran aux États-Unis pour préserver l'accord historique signé à Vienne en juillet 2015.
Le Président Rohani a aussi précisé que si l’Iran ne profitait pas des avantages de l’accord nucléaire, il continuerait à réduire progressivement ses obligations en vertu des clauses 26 et 36 dudit accord.
Le président iranien Hassan Rohani a appelé l’Europe à « intensifier ses efforts » pour sauver l’accord sur le nucléaire iranien, lors de ses conversations téléphoniques avec son homologue français Emmanuel Macron, tout en remerciant les efforts déployés par Paris pour une meilleure application du Plan global d’action conjointe (PGAC).