Erdogan rencontre Poutine à Moscou, la Syrie au programme
Par AlAhed avec AFP
Le président russe Vladimir Poutine accueille mardi à Moscou son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, les deux dirigeants cherchant à trouver un terrain d'entente sur la Syrie où des combats meurtriers ont repris dans la région d'Idleb (nord-ouest).
Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan se sont retrouvés pour l'inauguration du salon aéronautique MAKS, dans la banlieue de Moscou.
Après une courte visite du salon, ils doivent s'entretenir en privé avant de diffuser un communiqué commun.
Ce rendez-vous intervient à deux semaines du sommet d'Ankara, prévu pour le 16 septembre, qui réunira les acteurs internationaux les plus engagés dans le conflit syrien: Recep Tayyip Erdogan, Vladimir Poutine et le président iranien, Hassan Rohani.
Or la reprise des combats à Idleb, où l’armée syrienne a déclenché une offensive pour reprendre le contrôle de cette région frontalière de la Turquie, pourrait augmenter les tensions entre Téhéran et Moscou d'un côté, qui soutiennent le gouvernement syrien, et Ankara de l'autre, qui appuie toujours les groupes armés.
La semaine passée, Recep Tayyip Erdogan avait déclaré au téléphone à son homologue russe que les attaques à Idleb avaient «gravement» menacé la sécurité nationale turque et conduit à «une grave crise humanitaire».
La région d'Idleb est censée être protégée par un accord sur une «zone démilitarisée», dévoilé en septembre 2018 par la Turquie et la Russie pour séparer les zones gouvernementales des territoires aux mains des terroristes. Mais les forces gouvernementales syriennes, dans le but de chasser les terroristes et prendre le contrôle de tout le territoire syrien, ont effectué des bombardements aériens pendant des mois avant d'amorcer une progression au sol le 8 août.
Vendredi dernier, ces forces sont allées jusqu'à encercler le principal poste d'observation établi par l'armée turque.
Quelques jours plus tôt, des avions syriens et russes avaient bombardé l'avant-garde d'un important convoi militaire dépêché par Ankara à Idleb, où il a été immobilisé.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré lundi que Vladimir Poutine comprenait «les préoccupations» de son homologue turc mais a insisté sur le besoin de «contrer les actions des éléments terroristes à Idleb». Cette région est dominée par les terroristes d'«Hayat al-Cham» (HTS, l'ex-branche syrienne d'«Al-Qaïda»).