Des chirurgiens parisiens alertent sur «la gravité des blessures» causées par les LBD
Par AlAhed avec sites web
Après avoir analysé les cas de 21 patients blessés par des lanceurs de balles de défense (LBD) depuis novembre 2018, des chirurgiens parisiens ont constaté le caractère extrêmement grave des blessures, qui nécessite souvent une alimentation par voie liquide durant environ six semaines, écrit La Croix.
«La gravité des blessures» causées par LBD ainsi que leur «devoir» en tant que médecins ont poussé l2 chirurgiens parisiens à publier dans la revue britannique le Lancet une lettre alertant les autorités française sur les dangers d’utilisation de cette arme non-létale qui a déjà fait des dizaines d’éborgnés dans le pays.
Selon l’un des médecins, le professeur Chloé Bertolus, chef du service de chirurgie maxillo-faciale à La Pitié-Salpêtrière à Paris, elle et ses collègues ont soigné 21 patients blessé par LBD depuis novembre 2018.
«Nous avons reçu des personnes ayant de graves fractures au niveau de la mâchoire ou de la pommette. Ce sont les mêmes blessures que l’on retrouve chez des individus qui se font frapper à coups de batte de baseball», a-t-elle déclaré à La Croix.
Après de telles blessures, des victimes sont très souvent obligées de s’alimenter par voie liquide pendant environ six semaine.
En même temps, le professeur refuse d’utiliser le terme de «gueules cassées» utilisé de temps en temps par rapport aux victimes de LBD pour faire allusion aux soldats blessés lors de la Première Guerre mondiale.
Mme Bertolus souligne que le terme désigne seulement les graves blessures causés par armes à feu et qui nécessitent des reconstructions lourdes du visage et prélèvement du muscle ou de la peau sur d’autres parties du corps.
En revanche, en cas de tirs de LBD, «tous les morceaux du visage sont là. Il faut juste attendre que tout se remette en place», poursuit-elle.
Les ophtalmologues français tirent la sonnette d’alarme
Le 11 mai, les participants au congrès de la Société française d'ophtalmologie ont constaté eux aussi la hausse de traumatismes oculaires associés à l'utilisation des LBD.
Selon eux, une victime sur deux arrivée aux urgences portait une plaie ouverte nécessitant une opération et qui était souvent synonyme de la perte quasi définitive de la vue.
«Pour les lanceurs de balles de défense, les munitions ont un diamètre de 40 millimètres, proche de celui d'une balle de golf ou de squash. Quand les balles arrivent dans l'axe, l'orbite ne peut pas jouer son rôle d'amortisseur du choc», avait alors dénoncé le professeur Bahram Bodaghi, vice-président de la Société française d'ophtalmologie.