L’Australie n’envisage plus d’accueillir des missiles américains
Par AlAhed avec AFP
L'Australie a estimé lundi que l'idée d'accueillir sur son sol des missiles américains n'était plus à l'ordre du jour, après des pourparlers avec les responsables des Affaires étrangères et de la Défense des Etats-Unis.
«Cela ne nous a pas été demandé, n'a pas été envisagé, ne nous a pas été proposé», a assuré le Premier ministre Scott Morrison, quelques heures après le départ de Sydney du nouveau chef du Pentagone, Mark Esper, et du chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo.
Mark Esper a prévenu d'entrée, avant d'arriver samedi à Sydney pour une tournée d'une semaine dans la région, que Washington souhaitait déployer rapidement en Asie de nouvelles armes conventionnelles de portée intermédiaire, maintenant qu'il n'est plus lié par le traité INF dont il s'est retiré vendredi.
Washington est désormais libre de venir concurrencer la Chine, dont l'arsenal est largement constitué d'armes du type interdit par le traité INF dont Pékin n'a jamais été signataire.
Esper et Pompeo ont participé dimanche à une réunion avec leurs homologues australiens.
La ministre australienne de la Défense Linda Reynolds a déclaré sur la télévision publique ABC que la question avait été abordée durant sa rencontre avec Mark Esper.
«Je lui ai posé directement la question, ''faut-il s'attendre à une demande'' et il m'a dit ''non''», a-t-elle dit.
Toute demande formelle placerait dans une position inconfortable l'Australie, à la fois alliée de longue date des Etats-Unis et partenaire commercial majeur de la Chine.
La politique à mener envers Pékin devient un sujet de friction croissante entre Washington et Canberra, signataire d'un traité de défense avec les Etats-Unis mais dont l'économie dépend des achats chinois de son charbon et son minerai de fer.
La plupart des experts s'accordent à estimer que les missiles pourraient être déployés dans les installations militaires américaines sur l'île de Guam dans le Pacifique.