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«Génocide»: vers une criminalisation de la colonisation française en Algérie?

«Génocide»: vers une criminalisation de la colonisation française en Algérie?
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Par AlAhed avec Sputnik

L’Organisation nationale algérienne des anciens combattants a demandé au Parlement le vote d’une loi de criminalisation de la colonisation française en Algérie. Celle-ci sera la réponse à la loi française sur «les bienfaits» de la colonisation.

Dans une vidéo publiée sur le site officiel de l’Organisation nationale des moudjahidines (anciens combattants) (ONM), Mohand Ouamar Benelhadj, secrétaire général de l’ONM par intérim, a lancé un appel à l’Assemblée nationale populaire (APN) algérienne pour proposer un projet de loi sur la criminalisation de la colonisation française en Algérie.

Cet appel intervient dans le contexte de l’élection de Slimane Chenine comme nouveau président de l’APN.

«Nous devons demander des comptes aux Français. Le Parlement algérien doit proposer une loi pour exiger des compensations à la France», a-t-il déclaré.

«Nous voulons qu’il y ait une loi dans notre pays pour qualifier la colonisation française de destruction et de génocide», a-t-il ajouté, précisant que «l’ONM a demandé des réparations. Nous ne sommes pas des mendiants, c’est le droit des Algériens. Ils ont détruit un pays».

Le responsable a affirmé que ce projet de loi sera une réponse à la loi française du 23 février 2005 sur «les bienfaits» de la colonisation.

«Les Français ont évoqué dans cette loi les faits positifs de la colonisation alors que pour nous, il s’agissait de crimes coloniaux. Une occupation de 130 ans est devenue pour eux une mission civilisatrice», a-t-il dénoncé.

Pour M. Benelhadj, il était du devoir du gouvernement algérien de demander au Parlement de répondre à ce qui a été considéré par la France comme «des bienfaits».

«Le monde entier connaît les crimes de la France en Algérie. Malheureusement, le Parlement algérien n’a rien fait», a-t-il regretté.

Les arguments de l’ONM

Pour étayer ses propos, le chef par intérim de l’ONM a souligné que «les Français disent que les Algériens étaient au nombre de six millions au début de leur occupation [à partir de 1830, ndlr]». «En 1865, un recensement fait à l’époque de Napoléon III évoquait le nombre de trois millions d’Algériens, c’est-à-dire la moitié», a-t-il ajouté, estimant qu’«en 35 ans, la moitié du peuple algérien a été décimée».

Et de poursuivre: «Durant la colonisation française, la mortalité infantile était de 80%, sur dix enfants nés, huit mouraient».

Pour instaurer des relations normalisées entre l'Algérie et la France, quatre dossiers liés à la question mémorielle doivent être réglés, a déclaré en décembre dernier Tayeb Zitouni, le ministre des moudjahidines, à l'occasion de la commémoration du 58e anniversaire des manifestations du 11 décembre 1960.

Le responsable a indiqué que la question des archives de la période coloniale, la récupération des crânes des martyrs exposés au Musée de l'Homme de Paris, le dossier des disparus de la guerre et l'indemnisation des victimes des essais nucléaires français en Algérie devaient être abordés.

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