Migrants tués en Libye: l’émissaire de l’ONU dénonce un possible «crime de guerre»
Par AlAhed avec AFP
L'émissaire de l'ONU en Libye, Ghassan Salamé, a condamné mercredi le raid aérien contre un centre pour migrants près de la capitale Tripoli, dénonçant un possible «crime de guerre».
«Cet attentat pourrait clairement constituer un crime de guerre, frappant des innocents (…) contraints d'échouer dans cet abri par des conditions de vie épouvantables», a indiqué M. Salamé.
Il a appelé la communauté internationale «à condamner ce crime et à imposer les sanctions appropriées à ceux qui ont mené cette opération en violation flagrante du droit international humanitaire».
L'Union européenne a pour sa part condamné mercredi «l'horrible attaque» et a exigé une enquête.
«L'Union européenne s'associe à l'appel lancé à l'ONU pour qu'elle mène immédiatement une enquête sur les auteurs de cet horrible attentat», a déclaré la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini dans un communiqué.
A Rome, le ministre italien des Affaires étrangères, Enzo Moavero, a fait part ce mercredi de sa «consternation» après le raid aérien en Libye.
Les ténors du gouvernement populiste italien, qui soutient activement les garde-côtes libyens afin de renvoyer en Libye tous les migrants secourus en Méditerranée centrale, n'ont en revanche pas réagi dans l'immédiat.
Vendredi, Enzo Moavero s'était démarqué en estimant que la Libye n'était pas un pays sûr pour débarquer les migrants.
«Cette nouvelle tragédie montre l'impact atroce de la guerre sur la population civile», a-t-il déclaré mercredi dans un communiqué assorti d'une «condamnation claire des bombardements aveugles de zones civiles».
«Nous devons garantir immédiatement des mesures sérieuses de protection des civils et, en particulier, transférer les migrants qui se trouvent dans les installations d'accueil dans des lieux à l'abri des combats et sous la protection des Nations unies», a insisté le ministre.
Plus de 40 migrants ont été tués et au moins 70 autres blessés dans un raid aérien contre leur centre de détention près de Tripoli, une frappe ayant suscité de vives condamnations internationales et attribuée aux forces de Khalifa Haftar qui tentent depuis trois mois de s'emparer de la capitale.