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Mer d’Oman: L’UE refuse de s’aligner sur Washington, demande une enquête

Mer d’Oman: L’UE refuse de s’aligner sur Washington, demande une enquête
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Par AlAhed avec AFP

Les États membres de l’Union européenne se sont montrés ce lundi 17 juin prudents dans l’attribution des responsabilités pour les attaques de pétroliers la semaine dernière dans les eaux du Golfe et ont refusé de s’aligner sur Washington qui accuse l’Iran, comme l’a fait Londres.

«Une telle décision doit être prise avec la plus grande attention. Je connais l’évaluation faite par les services de renseignement américains et britanniques, mais nous n’avons pas encore décidé cela, en ce qui nous concerne. Il faut être très prudents et nous recueillons plus d’informations », a expliqué le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas à son arrivée pour une réunion avec ses homologues à Luxembourg.

«Le danger est qu’ici, on joue avec le feu»

«Il est essentiel d’avoir toutes les preuves» avant de tirer des conclusions, a également plaidé le ministre finlandais Pekka Haavisto. Les ministres français Jean-Yves Le Drian, britannique Jeremy Hunt et belge Didier Reynders, n’ont pas participé à cette réunion.

Plusieurs ministres ont soutenu la position du Secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres qui a demandé une enquête indépendante. «La tâche principale des ministres des Affaires étrangères est d’éviter la guerre», a souligné le chef de la diplomatie du Luxembourg Jean Asselborn, qui a mis en garde contre la répétition des faux pas diplomatiques qui ont conduit à l’invasion de l’Irak en 2003.

«Je suis convaincu, comme je l’étais il y a 16 ans, qu’il ne faut pas commettre l’erreur de croire que l’on peut résoudre un problème au Moyen-Orient avec des armes», a-t-il confié.

«Le danger est qu’ici, on joue avec le feu et qu’à la fin, il n’y aura en fait que des perdants», a averti le ministre autrichien des Affaires étrangères Alexander Schallenberg.

«Nous sommes préoccupés par les risques de dérapage», a reconnu la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini qui avait appelé la semaine dernière à éviter toutes «les provocations» dans la région. Un conflit serait «extrêmement dangereux», a-t-elle averti à l’issue de la réunion. « Personne ne pourra en tirer profit», a-t-elle souligné.

L’Union européenne tente de sauver l’accord sur le nucléaire iranien, menacé par le retrait des États-Unis et la décision du président américain Donald Trump d’imposer des sanctions économiques contre la République islamique.

L’adjointe de Federica Mogherini, l’Allemande Helga Schmid, s’est rendue la semaine dernière dans la région et en Iran pour recueillir des informations. Selon l’Organisation iranienne de l’énergie atomique, les réserves d’uranium enrichi de l’Iran dépasseront la limite fixée aux termes de l’accord international sur le nucléaire iranien de 2015 à partir du 27 juin.

L’Iran avait annoncé le 8 mai sa décision de ne plus respecter deux de ses engagements : la limitation de ses réserves d’uranium enrichi (UF6) à 300 kg et de ses réserves d’eau lourde à 130 tonnes.

«Notre évaluation ne se fondera jamais sur des déclarations, mais sur des faits, sur l’évaluation faite par l’agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a insisté Federica Mogherini. Jusqu’à présent, au moment où je vous parle, l’Iran a respecté ses engagements. Si l’AIEA change son évaluation, alors nous évaluerons notre position.»

Les attaques perpétrées jeudi 13 juin contre deux pétroliers en mer d'Oman ont eu lieu au sud-est du détroit d'Ormuz, un corridor vital reliant les États riches en énergie du Moyen-Orient au marché mondial. L’Iran a menacé à plusieurs reprises par le passé de bloquer le détroit.

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