Syrie: Douze orphelins de familles terroristes français remis à la France
Par AlAhed avec AFP
Les responsables kurdes ont remis «douze orphelins français issus de familles de djihadistes à une délégation du ministère français des Affaires étrangères», a déclaré dans un communiqué Abdelkarim Omar, un haut responsable des Affaires étrangères de l’administration kurde.
Il a indiqué que l’opération s’était déroulée dimanche dans la localité d’Aïn Issa, près de la frontière avec la Turquie, et ajouté que deux orphelins néerlandais avaient également été remis à une délégation gouvernementale de leur pays.
Un avion militaire français a été affrété pour leur rapatriement ainsi que celui de deux enfants de nationalité néerlandaise, à la demande d'Amsterdam. L'appareil a atterri à la mi-journée à l'aéroport de Villacoublay, à l'ouest de Paris.
«Ces enfants ont été remis aux autorités judiciaires françaises, font désormais l'objet d'un suivi médical particulier et d’une prise en charge par les services sociaux», a indiqué à la mi-journée le ministère des affaires étrangères dans un communiqué, précisant que cette décision avait été «prise au regard de la situation de ces jeunes enfants particulièrement vulnérables».
Le fils d'un condamné à mort en Irak
Parmi les 12 enfants français rapatriés figure le fils, âgé de 3 ans, d'un des terroristes français condamnés à mort en Irak, Yassine Sakkam. Cet homme, originaire de Lunel, dans l'Hérault, a eu ce petit garçon avec une femme qui a quitté la France en 2015 en amenant avec elle sa fille, née d'une précédente union, alors âgée de 5 ans. Cette femme se trouve toujours dans l'un des camps du nord-est de la Syrie. Elle a donné son accord pour que ses deux enfants soient rapatriés en France.
A leur arrivée en France, les enfants ont été pris en charge dans une structure hospitalière où ils sont examinés tant sur le plan médical que sur le plan psychologique. Ils seront ensuite pris en charge par l'aide sociale à l'enfance (ASE) dans le cadre d'une ordonnance de placement provisoire, valable 10 jours. Avant le terme de ce délai, un juge doit statuer sur leur avenir après avoir organisé une audience. Les familles de ces enfants, notamment les grands-parents, peuvent être invités à se présenter à cette audience. Le magistrat décidera ensuite de leur capacité à accueillir ces enfants qu'ils rencontrent parfois pour la première fois.
Une poignée de rapatriement
Le 15 mars dernier, cinq orphelins, âgés de un à cinq ans, ont été rapatriés vers la France. Fin mai, le défenseur des droits a exhorté la France à rapatrier les enfants de terroristes.
Selon le Quai d’Orsay, environ 450 ressortissants français affiliés à «Daech» sont en prison ou retenus dans des camps de réfugiés. Les autorités kurdes administrent des camps dans le nord-est de la Syrie où vivent des milliers de femmes et enfants de terroristes étrangers. Depuis plusieurs mois, elles réclament le rapatriement des femmes et des enfants de terroristes étrangers, et travaillent activement sur ce dossier.