La Russie «ne changera pas d’attitude» pour améliorer ses relations avec Londres
Par AlAhed avec AFP
La Russie «ne changera pas d'attitude» comme exigé par Londres pour améliorer les relations entre les deux pays, au plus bas depuis l'empoisonnement de l'ex-espion Sergueï Skripal en Angleterre, a assuré vendredi le Kremlin.
«Non, nous ne changerons pas d'attitude car la seule chose que veut la Russie, ce sont des relations avantageuses, qui sont basées sur les intérêts mutuels», a affirmé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, cité par les agences de presse russes.
«Il n'y a rien de répréhensible dans cette ligne de conduite. Mais ceux qui se conduisent autrement nuisent aux relations bilatérales et nous en voyons les conséquences», a-t-il ajouté.
Le président russe Vladimir Poutine avait appelé jeudi à «tourner la page liée aux espions» dans les relations avec Londres, au plus bas depuis l'empoisonnement de l'ex-agent double Sergueï Skripal en mars 2018 en Angleterre.
Un porte-parole de la Première ministre britannique Theresa May a rétorqué que «le modèle de comportement de la Russie, d'agression et déstabilisation, sape ses prétentions à constituer un partenaire international responsable», et appelé Moscou à «changer son comportement».
Sergueï Skripal, ex-colonel du renseignement russe condamné pour espionnage au profit du Royaume-Uni puis échangé contre d'autres agents doubles, avait été retrouvé inanimé avec sa fille Ioulia sur un banc public, le 4 mars 2018 à Salisbury, dans le sud de l'Angleterre.
Les autorités britanniques ont accusé le renseignement militaire russe (GRU) d'avoir tenté de l'empoisonner à l'aide d'un puissant agent innervant. Moscou dément pour sa part toute responsabilité dans cette affaire, qui a abouti à la plus grande vague d'expulsions croisées de diplomates de l'histoire récente et à de nouvelles sanctions américaines.
Avant l'affaire Skripal, les relations entre Londres et Moscou étaient déjà plombées par la mort en 2006 d'Alexandre Litvinenko, ancien agent secret russe empoisonné au polonium-210. Les autorités britanniques accusent également la Russie d'être à l'origine de l'attaque.
Au-delà des affaires d'espionnage, les deux pays s'opposent sur de nombreux dossiers internationaux, du conflit syrien à la crise ukrainienne.