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Soudan: la répression de la contestation a fait 60 morts depuis lundi

Soudan: la répression de la contestation a fait 60 morts depuis lundi
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Par AlAhed avec AFP

Soixante personnes sont mortes dans la répression de la contestation soudanaise depuis lundi, date de la dispersion, sur ordre du Conseil militaire, du sit-in devant le QG de l'armée à Khartoum, a annoncé mercredi le comité des médecins.

Il s'agit du dernier bilan provisoire fourni par ce comité proche de la contestation. L'opération de dispersion de ce rassemblement emblématique de milliers de manifestants, qui réclamaient depuis des semaines le transfert du pouvoir aux civils, a été vivement condamnée à l'étranger, notamment par l'ONU, les États-Unis et la Grande-Bretagne.

La contestation accuse «les milices du conseil militaire»

Le comité des médecins soudanais accuse les «milices du conseil (militaire) (...) d'être responsables de ce massacre». La contestation juge ainsi que les Forces de soutien rapide (RSF) sont les principaux auteurs de la dispersion par la force du sit-in devant le QG de l'armée lundi.

Le mouvement a appelé à poursuivre la mobilisation et rejeté l'appel à des élections par les militaires au pouvoir.

Lors d'une conférence de presse mardi à Londres, le comité a accusé les forces de sécurité d'avoir attaqué des hôpitaux dans tout le pays. Des femmes ont été violées à Khartoum, a dénoncé l'organisation sans préciser d'où elle tirait ses informations.

Des images amateurs filmées durant la dispersion montrent des dizaines de manifestants, essentiellement des jeunes, courant pour fuir les balles tirées de loin. Dans leur course, certains transportent péniblement des blessés.

«La situation est maintenant pire que jamais», a condamné l'Association des professionnels soudanais (SPA), clé de voute de la contestation.

«Nous appelons tous les Etats et les organisations à isoler et à cesser de traiter avec le soi-disant Conseil militaire», a déclaré la SPA dans un communiqué, dénonçant des «crimes contre l'humanité».

Le sit-in, dans le prolongement de la contestation inédite déclenchée en décembre, avait débuté le 6 avril pour réclamer le départ du président Omar el-Béchir, destitué par l'armée cinq jours plus tard et remplacé par un Conseil militaire de transition. Le rassemblement s'est néanmoins poursuivi pour exiger le transfert du pouvoir aux civils.

Blocage à l'ONU

Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni à huis clos mardi en urgence à la demande de l'Allemagne et du Royaume-Uni, qui ont présenté un communiqué appelant les militaires et les manifestants au Soudan à «continuer à travailler ensemble vers une solution consensuelle». Mais l'initiative a été bloquée par la Chine et par la Russie.

Dans un communiqué commun, les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la Norvège ont estimé que «le peuple soudanais mérite une transition dans le calme, menée par des civils, qui puisse établir les conditions pour des élections libres et justes, plutôt que d'avoir des élections hâtives imposées».

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