Législatives en Australie: la gauche, sensible au climat, donnée favorite
Par AlAhed avec Reuters
Les Australiens se rendaient aux urnes samedi pour des élections législatives marquées par le clivage sur le climat, dans un pays où le vote est obligatoire, ce qui pourrait profiter à l'opposition travailliste, donnée légèrement favorite.
Quelque 17 millions d'électeurs de l'île-continent doivent choisir leurs représentants. Les deux principaux candidats pour former le gouvernement sont le Premier ministre sortant, le libéral-conservateur et climato-sceptique Scott Morrison, et le travailliste Bill Shorten, sensible à la thématique environnementale.
Le réchauffement climatique a largement pesé dans la campagne, après un été austral marqué par des inondations historiques et des canicules record qui ont alimenté des feux de forêts dévastateurs.
Des militants portaient des T-shirts orange où était inscrit «I'm a climate voter» («Je suis un électeur du climat») et distribuaient des tracts. «Je m'inquiète du climat et du fait que l'Australie n'en fait pas assez», a dit la militante Catherine Willis.
Dans les campagnes, les fermiers frappés par la sécheresse réclament des mesures, et dans les banlieues aisées, les électeurs de centre-droit s'ouvrent à l'écologie et pourraient donc se tourner vers le centre-gauche.
Le Parti travailliste a affiché des ambitions dans l'énergie renouvelable, tandis que les Libéraux refusent de mettre en péril l'économie du charbon. Ceux-ci ont du coup mis l'accent sur le coût financier du programme de l'opposition, qui promet une hausse des dépenses publiques dans de nombreux domaines, notamment le traitement des cancers.
Mais Scott Morrison, qui avait pris le pouvoir en août après un «putsch» interne à son parti, s'est trouvé presque seul à défendre son bilan. Plusieurs de ses ministres ont refusé de s'impliquer quand d'autres ont été maintenus à distance pour ne pas desservir la cause.
La campagne aura été violente, avec des candidats agressés et d'autres qui ont jeté l'éponge après des envolées racistes sur les réseaux sociaux. Vendredi, un homme de 62 ans a été arrêté et accusé d'avoir enfoncé un tire-bouchon dans le ventre d'une personne portant des banderoles électorales.
Alors que le clivage centre droit/centre gauche a toujours rythmé le jeu politique australien, des outsiders ont émergé, dont des populistes et des candidats d'extrême droite. Comme Clive Palmer, un millionnaire qui n'est pas sans rappeler Donald Trump avec son slogan «Make Australia Great» et qui pourrait bien entrer au Sénat après avoir dépensé sans compter et saturé l'espace médiatique.
La fin de campagne a été marquée par le décès jeudi, à 89 ans, du dirigeant travailliste Bob Hawke, qui dirigea le gouvernement australien de 1983 à 1991. Immensément populaire jusqu'à sa mort, l'ex-leader syndicaliste avait la culture du consensus plutôt que de la confrontation.
Les bureaux de vote ont ouvert samedi à 08h00 heure locale (vendredi 22h00 GMT) et les premières estimations sont attendues dix heures plus tard, vers 18h00 locales.