Un entrepreneur suisse est retenu en Arabie saoudite depuis 2 ans
Par agences
Un entrepreneur suisse, également détenteur d'un passeport libanais, est retenu en Arabie saoudite depuis 2 ans, à la demande des Emirats arabes unis. Les autorités suisses restent impuissantes.
La conseillère aux Etats Anne Seydoux (PDC/JU) s'inquiète pour un entrepreneur suisse indûment retenu en Arabie saoudite depuis plus de deux ans. Selon elle, les autorités helvétiques ont réagi extrêmement mollement. Le Conseil fédéral se défend.
Entrepreneur actif dans la fabrication d'objets ménagers, l'homme possède aussi un passeport libanais. Il a supervisé la construction de fabriques dans plusieurs pays dont l'Arabie saoudite et un des Emirats arabes unis (Ras el Khaïmah). Dans ce dernier, il a également été longtemps proche conseiller de l'actuel émir, explique Mme Seydoux.
Selon elle, l'émir lui a depuis fait intenter plusieurs procès "scandaleux" dont le seul but était de se défausser de plusieurs insuccès temporaires d'investissements auxquels il avait pourtant consenti. Grâce à une convention entre les Etats du Golfe, l'entrepreneur a été arrêté en Arabie saoudite et risque toujours l'extradition. Libéré, il n'a pas récupéré son passeport et a l'interdiction de voyager.
Protection consulaire constante
Dans sa réponse à l'interpellation de la Jurassienne publiée jeudi, le gouvernement assure que le Département des affaires étrangères (DFAE) n'a jamais cessé d'assurer la protection consulaire du citoyen concerné depuis qu'il a appris son arrestation survenue le 20 septembre 2016 en Arabie saoudite.
Dans ce contexte, il est intervenu à plusieurs reprises auprès des autorités saoudiennes pour connaître l'avancement de la procédure judiciaire en cours et obtenir la restitution du passeport confisqué afin que le citoyen puisse quitter le pays. Le DFAE reste en contact étroit avec le concerné et poursuit ses efforts sans interruption.
DFAE impuissant
Les conditions légales ne sont en revanche pas réunies pour accorder la protection diplomatique au citoyen en question, précise le Conseil fédéral. Le DFAE ne peut pas non plus intervenir lui-même dans la procédure d'extradition engagée par les Emirats arabes unis.
Le DFAE discute en revanche du dossier avec les autorités saoudiennes chaque fois que l'occasion se présente et attire également l'attention sur la dimension humanitaire de l'affaire, la dernière fois le 20 mars. Nul besoin dès lors selon le gouvernement de diffuser une sérieuse mise en garde à l'égard de tout acteur économique suisse envisageant de se rendre dans les pays du Golfe.