Soudan: les militaires accusés de retarder le transfert du pouvoir
Par AlAhed avec AFP
Les chefs du mouvement de contestation au Soudan ont accusé mercredi le Conseil militaire de chercher à retarder le transfert du pouvoir aux civils, au lendemain de réserves exprimées par les généraux à des propositions sur une période de transition.
«La réponse du Conseil militaire va dans le sens d'une prolongation des négociations et non vers une transition» rapide, a souligné dans un communiqué l'Alliance pour la liberté et le changement (ALC), qui représente les manifestants.
Mardi, les généraux ont déclaré qu'ils étaient d'accord avec la plupart des propositions de l'ALC sur la période de transition, mais qu'ils avaient «beaucoup de réserves» sur d'autres.
Ils ont soulevé notamment la question de la Charia (loi islamique), en estimant qu'elle devait rester la source de la législation et en reprochant à l'ALC de ne pas l'avoir mentionnée dans leurs propositions.
Dans sa réaction mercredi, l'ALC a estimé que les généraux avaient soulevé «des questions non pertinentes, y compris celles de la langue officielle du pays et des sources de la législation dans une répétition ennuyeuse des surenchères de l'ancien régime».
«Nous appelons le Conseil militaire à conclure un accord pour transférer le pouvoir aux forces révolutionnaires», ont ajouté les dirigeants de la contestation dans leur communiqué.
Le 11 avril, après des mois de manifestations populaires, l’armée a poussé à la sortie le président soudanais Omar el-Béchir qui tenait d’une main de fer ce vaste pays d’Afrique depuis près de 30 ans.
Depuis, le Conseil militaire de transition, composé de 10 généraux, avait refusé jusqu’ici de transmettre le pouvoir aux civils en dépit des manifestations incessantes dans les rues soudanaises.