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Espagne/Législatives : Les socialistes vainqueurs, l’extrême droite fait son entrée au parlement

Espagne/Législatives : Les socialistes vainqueurs, l’extrême droite fait son entrée au parlement
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Par AlAhed avec agences

Les Espagnols ont voté massivement dimanche aux élections législatives. Le parti du premier ministre socialiste, Pedro Sanchez, est sorti vainqueur avec 29% des voix, mais sans majorité absolue. L’extrême droite va faire son entrée au parlement.

Le premier ministre socialiste, Pedro Sanchez, a remporté dimanche les élections législatives espagnoles sans obtenir la majorité absolue. Quant à l’extrême droite, elle se prépare à entrer au parlement, plus de quarante ans après la fin de la dictature de Francisco Franco. Après une campagne tendue, le taux de participation a été de 75,78%, neuf points de plus qu’en 2016, selon le Ministère de l’intérieur.

Le scrutin pourrait déboucher sur une poursuite de l’instabilité qui marque la politique espagnole depuis la fin du bipartisme conservateurs-socialistes en 2015. Le parlement reste fragmenté et les divisions exacerbées par la tentative de sécession de la Catalogne en 2017. « Le futur a gagné et le passé a perdu », a lancé Pedro Sanchez, chemise blanche et col ouvert, en proclamant sa victoire devant les militants au siège de son parti à Madrid.

Le Parti populaire perd la moitié de ses sièges

Après le dépouillement de 99% des bulletins de vote, le Parti socialiste a recueilli près de 29% des voix et 123 députés, nettement plus que les 85 remportés aux législatives de 2016. Il reste loin de la majorité absolue de 176 sur 350 à la Chambre.

Pedro Sanchez, arrivé au pouvoir en juin dernier en renversant le conservateur Mariano Rajoy dans une motion de censure, sera donc obligé de bâtir une coalition difficile pour continuer à gouverner. En face, les partis de droite seront bien en peine de l’en empêcher, malgré l’irruption du parti d’extrême droite Vox, qui remporte d’un coup 24 députés.

Les conservateurs du Parti populaire (PP) ont en effet perdu plus de la moitié de leurs sièges, et retombent à 66 députés, contre 137 en 2016. Les libéraux de Ciudadanos ont réussi une belle percée, passant de 32 à 57 députés. Mais même en s’alliant à Vox, le PP et Ciudadanos ne pourraient pas rééditer au niveau national le succès qu’ils ont obtenu en décembre aux élections régionales d’Andalousie, où ils ont chassé les socialistes de leur fief.

Vox fait son entrée au parlement

Vox, pratiquement inconnu jusqu’à son irruption en Andalousie, a fait resurgir l’extrême droite dans un pays où elle était insignifiante depuis la mort de Franco en 1975. « La gauche sait que la fête est finie », a lancé le numéro deux du parti, Javier Ortega Smith. Son chef Santiago Abascal a, lui, annoncé le début de «la reconquête» de l’Espagne, déclarant: « Vox est venu pour rester. »

Vox a massivement fait campagne sur les réseaux sociaux, comme le président américain Donald Trump ou le Brésilien Jair Bolsonaro. Ce parti est soutenu notamment par le Rassemblement national en France et la Ligue au pouvoir en Italie.

Alors que Pedro Sanchez et ses alliés de la gauche radicale de Podemos avaient battu le rappel des électeurs en mettant en garde contre la montée de l’extrême droite, le PP et Vox avaient tenté de mobiliser dans une campagne agressive contre le premier ministre, le qualifiant de «traître» pour être parvenu au pouvoir en partie grâce aux voix des séparatistes catalans et pour avoir ensuite tenté de dialoguer avec eux. La Catalogne, où les séparatistes ont déclenché en 2017 la pire crise politique que l’Espagne a connue en quarante ans, continue à hanter la politique espagnole.

Un parlement fragmenté, des alliances à venir

Pedro Sanchez pourra compter sur l’appui de Podemos, qui remporte 42 sièges, contre 67 en 2016, mais devrait avoir besoin de celui de partis régionalistes et donc, a priori, des indépendantistes catalans. Mais le socialiste préférerait éviter d’avoir de nouveau besoin de ces derniers, qui l’ont contraint à convoquer ces élections anticipées en refusant de voter son budget.

Reste l’hypothèse d’une alliance avec Ciudadanos, dont le chef, Albert Rivera, avait pourtant juré de « chasser Sanchez du pouvoir ». Ensemble, le Parti socialiste et Ciudadanos franchissent le seuil magique de la majorité absolue.

Mais les partisans de Pedro Sanchez, qui saluaient sa victoire, l’ont mis en garde contre cette tentation en scandant « pas avec Rivera ».

Cinq indépendantistes catalans en prison élus députés

Détenus et jugés actuellement à Madrid pour leur rôle dans la tentative de sécession de la Catalogne en 2017, cinq séparatistes catalans ont été élus députés dimanche lors des élections espagnoles. Principal accusé du procès qui a débuté le 12 février dernier, l’ancien vice-président de cette région du nord-est, Oriol Junqueras, a été élu député en tant que leader du parti de la Gauche républicaine de Catalogne (ERC). Le parquet a requis 25 ans de prison contre lui. Raul Romeva, ancien responsable régional des Affaires étrangères, a été élu sénateur sous la même étiquette.

Trois autres séparatistes détenus ont été élus: Jordi Sanchez, Jordi Turull et Josep Rull, membres de l’autre grand parti indépendantiste de l’ancien président catalan Carles Puigdemont, Ensemble pour la Catalogne. Celui-ci a fui en Belgique pour échapper aux poursuites de la justice.

Les partis indépendantistes catalans ont gagné du terrain, obtenant 22 des 350 sièges de la Chambre des députés, et pourraient avoir un rôle clé dans les tractations en vue de la constitution d’une future majorité.

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