Les maires de 13 villes dénoncent la «situation indigne» des migrants en France
Par AlAhed avec AFP
Les maires de treize villes françaises dénoncent la «situation indigne» des migrants dans ce pays et réclament à l'Etat français des places d'hébergement supplémentaires, dans une lettre adressée mercredi aux autorités françaises.
«Nous devons construire collectivement une réponse au défi que pose l'accueil des réfugiés en France. C'est pourquoi nous vous demandons de nous recevoir afin d'échanger sur le dispositif d'accueil et d'orientation des migrants», demandent les élus dans cette lettre adressée aux ministères français de l'Intérieur et du Logement.
Depuis la fin de la trêve hivernale fin mars, plusieurs évacuations de campements de migrants ont eu lieu dans le nord de Paris. A chaque fois, plusieurs centaines de personnes ont été prises en charge.
«Aujourd'hui, nous sommes confrontés à un engorgement des centres d'hébergement de migrants. (...) La situation est inacceptable (...). On est au bout du rouleau», a dénoncé la maire de Paris Anne Hidalgo lors d'une conférence de presse mercredi aux côtés de plusieurs élus signataires.
Plusieurs associations venant en aide aux migrants - comme France terre d'asile, Emmaüs France ou l'Armée du Salut - étaient notamment présentes pour soutenir cet appel.
«Nous, les villes, sommes engagées pour l'accueil des migrants, mais ce qui nous manque ce sont des places d'hébergement. Donnez-nous des places, on saura les remplir», a demandé Emmanuel Carroz, adjoint au maire de Grenoble (est de la France).
Les signataires sont les maires de Paris, Lille (nord), Bordeaux (sud-ouest), Saint-Denis et Aubervilliers (région parisienne), Rennes (ouest), Troyes et Metz (est), Toulouse (sud-ouest), Strasbourg (nord-est), Nantes (ouest), Grenoble et Grande-Synthe (nord).
Près de 700 tentes occupées par des migrants sont installées à Paris, soit entre 800 et 1.475 personnes, selon un comptage réalisé par l'association France terre d'asile le 19 avril.
La maire de Paris est particulièrement virulente sur la question des migrants depuis quelques semaines, reprochant à l'Etat français une situation de «chaos» sur les campements qui se reconstituent dans le nord de la capitale.
Le préfet d'Ile-de-France (région parisienne) Michel Cadot avait réagi fin mars aux premiers appels d'Anne Hidalgo en soulignant le «travail colossal» mené par l'État sur le sujet avec plus de 2.000 prises en charge depuis début 2019.
Les autorités régionales ont annoncé la création en juin d'un nouveau centre d'accueil pour les migrants à Paris.