Gilets Jaunes : La capitale principal lieu de rendez-vous pour le 23e acte
Par AlAhed avec le Monde
Si la police craint à nouveau la présence de casseurs dans les cortèges, la situation était relativement calme dans la capitale à la mi-journée.
Après une semaine marquée par l’incendie de Notre-Dame de Paris, les « gilets jaunes » ont manifesté, samedi 20 avril, dans les rues de la capitale et de plusieurs villes pour un nouvel « ultimatum » lancé à Emmanuel Macron. Pour leur acte XXIII, les manifestants se sont principalement donné rendez-vous dans la capitale alors que le chef de l’Etat souhaite dévoiler jeudi ses réformes tirées du grand débat, dont l’annonce avait été différée en raison de Notre-Dame.
Quatre défilés étaient prévus à Paris :
– deux ont été autorisés, dont l’un doit partir de la basilique de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) pour rejoindre le campus de Jussieu (dans le 5e arrondissement) ;
– les deux autres, dont le trajet initial prévoyait un départ depuis le secteur de Bercy, dans l’est de la capitale, pour rejoindre les Halles ou la place de l’Etoile, ont été interdits.
Des rassemblements contenus par les forces de l’ordre
Malgré ces interdictions, une centaine de « gilets jaunes » étaient rassemblés place du Bataillon-du-Pacifique, à Bercy, à la mi-journée, dans une ambiance relativement calme. Trois rendez-vous officieux avaient par ailleurs été communiqués vendredi soir tardivement auprès des « gilets jaunes », invitant les manifestants à se retrouver, à 10 heures, sur le parvis de la gare du Nord, porte Saint-Denis et place du Châtelet pour ensuite « tous converger à Madeleine à 12 heures avant de partir à l’assaut de l’Elysée et des Champs ».
Mais les forces de l’ordre, très nombreuses, ont réussi à limiter ces rassemblements, comme l’ont constaté nos journalistes sur place, Aline Leclerc et Pierre Bouvier.
A 12 heures, la Madeleine était très peu fréquentée, et les CRS étaient là aussi en nombre pour empêcher tout rassemblement.
Notre-Dame et les Champs inaccessibles
Fait nouveau à Paris, le préfet de police a interdit tout rassemblement aux abords de la cathédrale de Notre-Dame où certains « gilets jaunes » voulaient converger. Cela serait de « la pure provocation », a déclaré Didier Lallement. « Il n’est pas raisonnable de faire passer des manifestations de 5 000 à 10 000 personnes dans la proximité de Notre-Dame », a expliqué le préfet, évoquant les milliers de touristes ou simples badauds qui continuent d’affluer chaque jour pour se recueillir devant l’édifice.
Comme lors des récentes semaines, les autorités ont également interdit aux manifestations des lieux emblématiques de plusieurs villes – les Champs-Elysées à Paris, l’hypercentre lyonnais ou la place du Capitole à Toulouse – par crainte des débordements qui avaient notamment émaillé le premier « ultimatum » le 16 mars. Les « casseurs se sont à nouveau donné rendez-vous demain, dans certaines villes de France, à Toulouse, à Montpellier, à Bordeaux et en particulier à Paris », a affirmé vendredi le ministre de l’intérieur. Christophe Castaner a par ailleurs fait savoir que plus de 60 000 policiers et gendarmes seraient mobilisés dans tout le pays.
Samedi dernier, les manifestations des « gilets jaunes » avaient rassemblé 31 000 personnes, dont 5 000 à Paris, selon les chiffres officiels, contestés par les manifestants.