Syrie : Assad appelle à la mise en œuvre d’un accord sur Idleb
Par AlAhed avec AFP
Le président syrien Bachar el-Assad a appelé vendredi à la mise en œuvre d'un accord censé résoudre la situation à Idleb, bastion de terroristes dans le nord-ouest de la Syrie.
A quelques jours de pourparlers de paix prévus au Kazakhstan, le chef de l'Etat a souligné « la nécessité d'œuvrer durant ce cycle à lever les obstacles qui entravent la mise en œuvre de l'accord conclu précédemment sur la région d'Idleb », a rapporté la présidence sur sa page Facebook.
Il a rappelé que l'objectif de cet accord était « d'éliminer les groupes terroristes » d'Idleb, qui selon lui « attaquent les civils dans les zones sûres attenantes ».
La province d'Idleb est dominée par « Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ex-branche d'Al-Qaïda) », un groupe terroriste ayant renforcé en début d'année son emprise sur ce territoire face à des extrémistes.
Depuis septembre 2018, elle fait l'objet d'un accord négocié par Moscou, allié du régime, et Ankara, qui parraine certains groupes extrémistes, prévoyant la mise en place d'une « zone démilitarisée » séparant les secteurs extrémistes et insurgés des zones gouvernementales attenantes.
L'initiative n'a été que partiellement appliquée face au refus des terroristes de se retirer de cette zone tampon.
L'accord russo-turc a permis à la province d'éviter une offensive d'envergure de l'armée syrienne. Cette dernière a toutefois continué d'y mener des frappes à l'artillerie, qui sont devenues plus régulières depuis février.
Le sort d'Idleb sera au cœur d'un prochain cycle de pourparlers prévu les 25 et 26 avril dans la capitale du Kazakhstan, dans le cadre du processus dit d'Astana, parrainé par Moscou, Téhéran (autre allié du régime syrien), et Ankara.
Le président syrien a fait ces déclarations en recevant vendredi une délégation russe comprenant notamment l'émissaire du Kremlin pour la Syrie, Alexander Lavrentiev.
Citant des sources « non officielles », le quotidien syrien Al-Watan a par ailleurs assuré sur son site Internet que Lavrentiev, après un déplacement en Arabie saoudite, avait remis au président Assad une « initiative saoudienne positive », sans fournir plus de détails.
Les autorités de Damas ne se sont pas prononcées dans l'immédiat sur ces informations. Le ministère russe des Affaires étrangères a lui assuré que la réunion a également porté sur « la reconstruction après le conflit et la normalisation des relations de la Syrie avec les pays arabes ».
L'Arabie saoudite, qui fut un temps un grand parrain des extrémistes, a rompu ses relations diplomatiques avec Damas après le conflit déclenché en mars 2011.
Mais alors que le gouvernement a multiplié les victoires face aux extrémistes, reprenant le contrôle de près des deux-tiers du pays en guerre, les relations entre Damas et ses voisins arabes se sont quelque peu réchauffées.
Les Emirats arabes unis et le Bahreïn ont ainsi rouvert leur ambassade à Damas fin 2018.