L’Arabie Saoudite pourrait-elle renoncer au dollar pour les échanges de pétrole ?
Par AlAhed avec sites web
Washington envisage d’adopter une loi anticartels dite Nopec (No Oil Producing and Exporting Cartels Act)… Cette loi serait intellectuellement assez logique. Un cartel, par définition, cela empêche la concurrence libre et non faussée. On se met d’accord sur le prix et les vendeurs couillonnent les acheteurs !
Le problème c’est que cela ne serait pas sans conséquence évidemment sur l’Arabie Saoudite qui se verrait ainsi obligée de « brader » ses derniers barils. Pourtant, il est fort probable, que ce soit l’intention profonde des Américains que d’arriver à cela car ils ont une véritable stratégie de domination à travers… l’or et le pétrole. J’en ai longuement parlé dans mon dossier intitulé « Plus d’Amérique et moins d’Empire, comprendre la nouvelle stratégie de domination américaine de Trump ».
Au bout du compte, une telle loi, verra le jour, et l’Arabie Saoudite devra se plier ou redevenir un simple bac à sable…
Face à une éventuelle adoption par les États-Unis de la loi anticartels, dite Nopec, Riyad menacerait de renoncer au dollar dans les transactions pétrolières. Cependant, les chances pour que cette loi soit adoptée sont jugées faibles.
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L’Arabie saoudite menacerait de remplacer le dollar par d’autres devises comme moyen de paiement dans les transactions pétrolières, ont déclaré vendredi trois personnes familiarisées avec la politique énergétique saoudienne et citées par Reuters.
Avec ce geste, le gouvernement de Riyad réagirait à l’éventuelle adoption par Washington de la loi anticartels dite Nopec (No Oil Producing and Exporting Cartels Act).
Si la Nopec voyait le jour, cela aurait de lourdes conséquences pour les 14 États membres du cartel pétrolier Opep. Cette loi modifierait en effet la loi antitrust américaine adoptée en 1890, le Sherman Anti-Trust Act, et les pays de l’Opep pourraient être poursuivis pour collusion car il serait alors illégal qu’ils concluent entre eux des accords sur la production de pétrole ou de gaz, ou encore sur leurs prix.
Cette décision dépend pour beaucoup du Président Donald Trump. Ses prédécesseurs ne voulaient pas d’une telle loi, mais par le passé Trump s’est à plusieurs reprises emporté contre les prix élevés du pétrole et a blâmé l’Opep. Les experts considèrent cependant comme faibles les chances pour que la Nopec soit adoptée, ajoute l’agence.
Le ministère saoudien de l’Énergie n’a pas voulu s’exprimer sur le sujet. Le département d’État américain a déclaré qu’il ne ferait aucun commentaire sur les procédures législatives en vigueur, relate Reuters.
À l’heure actuelle, l’Arabie saoudite contrôle un dixième de la production mondiale de pétrole. Près de 60% des transactions sont payées en dollars. D’autre part, Riyad a investi près de mille milliards de dollars dans l’économie des États-Unis et 160 milliards de dollars dans les bons du trésor américain. En outre, le cours du riyal saoudien est ancré à celui du dollar depuis 1986.
Auparavant, la Russie et l’UE avaient déclaré leur intention de réduire leur dépendance vis-à-vis de la monnaie américaine dans le commerce des hydrocarbures. « Il est aberrant que l’Europe règle 80% de sa facture d’importation d’énergie — qui s’élève à 300 milliards d’euros par an — en dollars américains alors que 2% seulement de nos importations d’énergie nous proviennent des États-Unis », avait estimé en décembre le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. La Russie avait réussi, quant à elle, à diminuer sa dépendance du dollar, écrivait en novembre dernier The Wall Street Journal.