L’Algérie se réveille sans Bouteflika, réactions à l’international
Par AlAhed avec AFP
Contesté par une grande partie du peuple depuis plus d’un mois et lâché par l’armée, le président Abdelaziz Bouteflika a fini par démissionner mardi.
Cette annonce a été saluée par un concert de klaxons à Alger, et des Algérois se sont rassemblés à la Grande poste, devenue l’épicentre de la contestation depuis le 22 février.
La première réaction officielle est venue de Washington. «Il revient aux Algériens de décider comment gérer cette transition en Algérie», a indiqué le porte-parole de la diplomatie américaine, Robert Palladino, moins d’une heure après l’annonce venue d’Alger.
La France est confiante dans la poursuite de la «transition démocratique» en Algérie après la démission du président Bouteflika, a déclaré mardi soir le chef de la diplomatie française. «Nous sommes confiants dans la capacité de tous les Algériens à poursuivre cette transition démocratique dans ce même esprit de calme et de responsabilité» qui a prévalu ces dernières semaines, a relevé Jean-Yves Le Drian dans une déclaration.
Le Kremlin a pour sa part appelé à une transition sans ingérence de pays tiers. «Nous avons des relations amicales, mutuellement avantageuses et de longue date avec l'Algérie. Nous avons beaucoup de projets communs dans le domaine de l'économie, par conséquent nous comptons sur le fait que les processus intérieurs qui se déroulent dans ce pays, et qui relèvent exclusivement des affaires intérieures de l'Algérie, se déroulent sans ingérence de pays tiers», a déclaré Dmitri Peskov, porte-parole de la présidence russe. «Nous espérons qu'ils n'auront aucune influence sur le caractère amical de nos relations bilatérales», a-t-il poursuivi.
Abdelaziz Bouteflika a pris la décision de mettre fin à son mandat de président de la République, a annoncé mardi la présidence algérienne.
Plus tôt dans la journée de mardi, le chef d'état-major des armées, le général Ahmed Gaïd Salah, avait appelé à appliquer le plus vite possible l'article 102 de la Constitution, qui permet de destituer Abdelaziz Bouteflika de son poste de président.
Ciblé depuis près d'un mois par une vague de contestation inédite, M. Bouteflika a renoncé le 11 mars à briguer un cinquième mandat et a repoussé la présidentielle — initialement prévue le 18 avril — à la fin de la Conférence nationale dont la date n'a pas encore été fixée.
Le 1er avril, la présidence de la République a annoncé dans un communiqué qu'Abdelaziz Bouteflika démissionnerait «avant le 28 avril prochain», soit avant la date de fin de son mandat.