Christchurch: défilé contre l’islamophobie et recueillement à la Mosquée de Paris
Par AlAhed avec AFP
«Je suis Christchurch»: plusieurs centaines de personnes, pour la plupart des fidèles musulmans, ont défilé vendredi en région parisienne en hommage aux 50 musulmans tués il y a une semaine par un extrémiste australien en Nouvelle-Zélande, a constaté une journaliste de l’AFP.
La manifestation, silencieuse, qui s’est ébranlée après la grande prière du vendredi depuis la mosquée Ibn Badis, à Nanterre, a rassemblé près de 700 personnes selon les organisateurs, 600 selon la police.
«Tous unis contre la haine», «Nous sommes la paix», «Plus jamais ça» proclamaient des pancartes tenues par les manifestants, essentiellement des fidèles musulmans venus des trois mosquées de la ville, selon les organisateurs.
«Nous voulions rendre hommage à nos frères et nos sœurs morts à Christchurch», explique Rachid Abdouni, président des associations Orientation et Irchad, qui appelaient à manifester.
«Pour nous, c’est la double peine: on est à la fois accusés et victimes» du terrorisme, déplore-t-il. Derrière lui, une jeune femme voilée porte une pancarte proclamant: «Je suis Christchurch».
Mais l’acte «terroriste et criminel», perpétré par un homme qui a dans ses écrits qualifié les musulmans en France d’«envahisseurs», «nous renvoie vers la France qui banalise l’islamophobie et les actes antimusulmans», estime le responsable.
«Aujourd’hui, l’intolérance vise les musulmans, mais elle peut toucher toutes les religions. Le terrorisme n’a pas de religion», poursuit M. Abdouni en appelant l’État français à «prendre ses responsabilités».
Par ailleurs, une cérémonie de recueillement religieux s’est tenue à la grande mosquée de Paris, en présence de Jane Coombs, ambassadrice de Nouvelle-Zélande, de plusieurs responsables de mosquées de la région parisienne, de représentants d’ambassades et de fidèles.
«Ces tragiques événements ont été ressentis comme une grave atteinte à la conscience des musulmans du monde», a déclaré Dalil Boubakeur, recteur de la mosquée de Paris. «Ils nous appellent à condamner toute violence à l’encontre des lieux de culte, quels qu’ils soient, juifs, chrétiens ou musulmans, qui sont des sanctuaires de prière et de paix.»
«Cet acte va nous rapprocher les uns des autres ici et partout dans le monde», a assuré Mme Coombs, qui avait déposé une gerbe de fleurs à l’entrée de la mosquée.
Des invocations et des prières religieuses ont été dites, et une minute de silence observée par les participants.